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Turquie: le ministre des Finances défend l'indépendance de la banque centrale

Turquie: le ministre des Finances défend l'indépendance de la banque centrale

Le ministre turc des Finances Mehmet Simsek a pris la défense mercredi de l'indépendance de la banque centrale de son pays, à rebours des critiques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sur sa politique en matière de taux d'intérêt.

"La crédibilité de la banque centrale est fondamentale pour la Turquie", a déclaré M. Simsek. "Je pense qu'elle fait et qu'elle fera de son mieux", a-t-il ajouté, "l'indépendance de la banque centrale est l'un des principaux acquis de la dernière décennie".

L'institution monétaire a annoncé la semaine dernière une légère baisse de son principal taux directeur, de 10% à 9,5%, en gardant ses autres taux inchangés à 12% et 8%.

Le comité de politique monétaire (PPK) a, lors de cette réunion mensuelle, pris cette décision contre l'avis de M. Erdogan, qui souhaitait une baisse plus conséquente des taux afin de ne pas entraver la croissance du pays.

"Les taux sont trop élevés. Il faut qu'ils baissent pour qu'il y ait un investissement réel" en Turquie, a estimé le chef du gouvernement mardi lors de son discours hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP).

En avril, M. Erdogan, conforté par une nette victoire électorale aux municipales du 30 mars, avait déjà exhorté la banque centrale à abaisser ses taux pour stimuler l'économie. Ceux-ci avaient été massivement relevés en janvier pour enrayer la chute de la livre et la dégradation des déficits publics.

A l'inverse de son collègue des Finances, le ministre de l'Economie Nihat Zeybekci a défendu l'impatience de M. Erdogan. "Le pense que le Premier ministre a raison lorsqu'il peste ou se plaint", a-t-il déclaré.

La livre turque (LT) a légèrement glissé depuis les remarques du chef du gouvernement. Déjà en recul mardi, elle cédait encore du terrain mercredi, s'échangeant dans l'après-midi autour de 2,10 LT pour un dollar et 2,86 LT pour un euro.

Le gouvernement a jusque-là maintenu ses prévisions de croissance à 4% pour 2014, nettement au-dessus de toutes les prévisions des analystes.

Après des taux records supérieurs à 8% en 2010 et 2011, la croissance turque a sérieusement fléchi depuis. Elle s'est établie à 4% en 2013.

Mercredi, M. Simsek a souligné que cet objectif pourrait être tenu à la seule condition de maintenir une stricte discipline fiscale pour contenir l'inflation.

"Je suis persuadé que la banque centrale doit rester ferme dans son combat contre l'inflation. Nous devons accompagner cette fermeté", a-t-il estimé, en prévoyant un recul du niveau actuel de la hausse des prix après le mois de juin.

En avril, la banque centrale a révisé à la hausse ses prévisions d'inflation pour l'année en cours, de 6,6 à 7,6%. Elle a fait savoir la semaine dernière qu'elle ne réduirait pas massivement ses taux tant que l'inflation ne serait pas mieux maîtrisée.

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