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Bahreïn: HRW dénonce une instrumentalisation de la justice

Bahreïn: HRW dénonce une instrumentalisation de la justice

Human Rights Watch (HRW) a dénoncé une instrumentalisation de la justice à Bahreïn qui sanctionne lourdement les manifestants demandant des réformes politiques et laisse parfois impunis des abus attribués aux membres des forces de l'ordre.

"Le système judiciaire à Bahreïn ne rend pas une justice impartiale", écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme dans son rapport de 64 pages publié jeudi.

HRW constate que deux ans après la remise de recommandations d'une commission indépendante sur les violences liées aux manifestations de chiites dans ce petit pays du Golfe, "les tribunaux de Bahreïn jouent un rôle clé dans le maintien d'un ordre politique répressif en condamnant systématiquement les manifestants pacifiques à des peines de prison".

La commission avait conclu à l'usage excessif de la force lors de la répression des manifestations du printemps 2011 et recommandé, entre autres, une réforme de la police et de la justice.

En revanche, "les membres des forces de l'ordre sont rarement poursuivis pour homicides, y compris en détention, et les rares condamnés ont purgé des peines très légères", a ajouté HRW.

"Un agent de police à Bahreïn qui tue un manifestant de sang-froid ou bat un détenu à mort pourrait faire face à une peine de six mois ou peut-être de deux ans de prison mais appeler pacifiquement à ce que le pays devienne une république peut conduire à la prison à vie", écrit dans ce rapport Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à Human Rights Watch.

Petit pays du Golfe, Bahreïn, où la population est majoritairement chiite est un royaume dirigé par une dynastie sunnite. L'opposition, dominée par le mouvement chiite Al-Wefaq, milite pour une véritable monarchie constitutionnelle.

"Le problème de Bahreïn n'est pas un dysfonctionnement du système judiciaire mais plutôt un système de l'injustice très fonctionnel", a ajouté Joe Stork.

Le rapport cite plusieurs cas qui ont vu la justice réduire les peines de policiers poursuivis pour violences contre des manifestants ou meurtre de détenus.

Le rapport de HRW constate que les alliés de Bahreïn à Londres, Washington et Bruxelles, ont échoué à faire pression sur le gouvernement de Manama pour prendre des mesures sérieuses afin de sanctionner les forces de sécurité responsables d'abus ou à appeler ouvertement à la libération de "prisonniers politiques".

Face à la poursuite des manifestations dont certaines ont donné lieu à des attaques contre les forces de l'ordre, les autorités de Bahreïn ont durci les sanctions pénales contre les auteurs d'actes de violences.

La justice a condamné à de lourdes peines de prison plusieurs dizaines de ces personnes.

bur/mh/faa

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