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Les shebab somaliens revendiquent l'attentat de Djibouti disant avoir visé les "croisés français"

Les shebab somaliens revendiquent l'attentat de Djibouti disant avoir visé les "croisés français"

Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué mardi l'attentat suicide perpétré samedi dans un restaurant de Djibouti, disant avoir visé "les croisés français" et enjoignant le président djiboutien à rapatrier ses soldats de Somalie et à "expulser" Français et Américains des bases dont ils disposent dans son pays.

C'est le premier attentat revendiqué par les shebab à Djibouti qui a déployé en décembre 2011 un contingent au sein de l'Amisom, la Force de l'Union africaine qui combat les islamistes en Somalie.

"Dans le cadre de la guerre sainte contre la croisade menée par l'Occident contre l'islam, les forces des shebab ont mené une opération couronnée de succès samedi soir contre la coalition croisée occidentale basée à Djibouti", déclarent les shebab dans un communiqué reçu par l'AFP, expliquant avoir visé un "restaurant fréquenté surtout par des croisés français et leurs alliés de l'Otan".

Ils affirment avoir visé les Français pour "leur complicité dans les massacres" de musulmans en Centrafrique et pour "leur rôle actif dans la formation et l'équipement des troupes djiboutiennes en Somalie ainsi que leur intervention croissante dans les affaires (des) terres musulmanes".

Outre les deux kamikazes - un homme et une femme dont l'identité et la nationalité restent inconnues selon les autorités djiboutiennes -, l'attaque a tué un Turc et fait au moins une vingtaine de blessés, dont sept Français, quatre Allemands, trois Espagnols et six Néerlandais, ainsi qu'un nombre indéterminés de Djiboutiens.

Parmi les blessés européens figurent des militaires et des civils participant à des missions européennes de lutte contre la piraterie somalienne, selon l'UE. Des employés français d'une société privée participant à la formation de policiers djiboutiens de la force de l'ONU au Darfour (Soudan) ont figurent parmi les blessés, selon le groupe Sovereign Global.

Dans leur communiqué, les islamistes somaliens enjoignent ensuite le président djiboutien Ismail Omar Guelleh de retirer ses troupes de Somalie et d'"expulser les croisés de Djibouti": "Cette attaque n'est qu'un début et ce qui va bientôt suivre, si vous refusez (...) sera bien pire".

"En acceptant les termes du contrat avec Barack Obama dans la guerre contre l'islam et en autorisant l'accès à votre pays et à vos installations aux croisés, vous avez volontairement signé un pacte avec le diable", poursuivent les shebab.

Djibouti fournit environ un millier de soldats à l'Amisom, déployée depuis 2007 en Somalie et dont les effectifs ont récemment été portés à 22.000 hommes. L'Ouganda, le Burundi, l'Ethiopie et le Kenya sont les principaux pays contributeurs en troupes.

Le Kenya a été la cible de plusieurs attentats, attribués aux shebab ou à leur sympathisants depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011. Ces attaques se sont multipliées ces dernières semaines notamment à Nairobi et Mombasa, les deux principales villes du pays.

Djibouti, ancienne colonie française, abrite en outre la seule base militaire américaine d'Afrique, notamment utilisée pour des opérations contre les groupes armés islamistes au Yémen, en Somalie et dans le reste du continent africain.

La France maintient également un contingent militaire à Djibouti, dont le port sert en outre de base aux opérations maritimes internationales contre la piraterie somalienne dans l'océan Indien.

"Vous ne continuerez pas à profiter du soleil de Djibouti pendant que vous enterrez nos enfants sous des tonnes de gravats et que vous continuez à persécuter d'innocents musulmans dans tous les coins du monde. Les archers sont prêts, les flèches empoisonnées et la cible clairement définie, il est temps de contre-attaquer", assurent les shebab "aux croisés".

Les islamistes avertissent également, "pour leur propre sécurité", les "musulmans de Djibouti" de "se tenir loin des Occidentaux, "cible principale des attaques des moudjahidines". "Dissociez-vous d'eux, évitez de les fréquenter, de se rendre dans leurs installations et de participer à leurs réunions", poursuivent-ils.

La quasi-totalité de la population de Djibouti est musulmane et l'islam est "Religion de l'Etat", selon la Constitution.

"La présence des Français et autre croisés n'augure rien de bon pour votre pays", mettent en garde les shebab, chassés de Mogadiscio par l'Amisom en août 2011 et qui ont dû abandonner depuis la quasi-totalité de leurs bastions mais contrôlent encore de larges zones rurales.

bur-amu-ayv/sba

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