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Présidentielle contestée au Malawi: une partie des voix va être recomptée

Présidentielle contestée au Malawi: une partie des voix va être recomptée

La commission électorale du Malawi a annoncé dimanche qu'une partie des voix allait être recomptée pour la présidentielle du 20 mai, alors que la présidente-candidate Joyce Banda a ouvert une crise politique en annulant le scrutin au motif de fraudes.

Mme Banda, présidente de ce petit pays pauvre d'Afrique australe, a décrété samedi l'annulation des élections en raison de "graves irrégularités", mais sa décision a été invalidée par la justice. Elle était en passe de perdre face à l'opposant Peter Mutharika, selon des résultats partiels.

"Durant le dépouillement, des cas ont été découverts où le total des votes exprimés dépasse le nombre d'électeurs inscrits dans le bureau", a indiqué le président de la commission électorale (MEC), Maxon Mbendera, dans un communiqué.

"Nous nous sommes mis d'accord avec les partis politiques pour résoudre ce problème en rouvrant les urnes pour faire un audit physique", a-t-il ajouté.

Le recomptage des bulletins pourra démarrer la semaine prochaine, a-t-il ajouté, sans préciser le nombre de bulletins concernés.

La commission a ainsi confirmé certaines des irrégularités que la présidente dénonce, ce qui justifie aux yeux de Mme Banda que les électeurs revotent d'ici 90 jours, lors d'un scrutin auquel elle a promis de ne pas se présenter.

Mme Banda a affirmé que des électeurs ont voté plusieurs fois et que des urnes ont été bourrées lors de ce triple scrutin présidentiel, législatif et municipal.

Elle s'en est pris aussi aux ratés du système informatique de comptage des votes.

La commission électorale a en effet dû passer en mode manuel, occasionnant des lenteurs mais sans remettre en cause la fiabilité du résultat, selon M. Mbendera.

"Nous n'allons pas renoncer à l'opération actuelle de décompte des votes", a-t-il répété dimanche, "nous irons au bout". Plus de la moitié (62%) des bulletins ont été dépouillés à ce stade.

Le calme régnait dimanche à Blantyre, où une forte présence policière était visible, a constaté un correspondant de l'AFP. Le centre de traitement des résultats était entouré d'un important dispositif de sécurité.

Mais la crise n'est pas terminée pour autant.

Si le Parti du peuple (PP) de Mme Banda s'est félicité de l'annonce de la commission électorale, le Parti démocratique progressiste (DPP) de M. Mutharika était au contraire très mécontent.

"Nous sommes vengés!", a réagi Ken Msonda, un porte-parole du parti de Mme Banda. "Les Malawites vont enfin connaître la vérité maintenant. Nous savons depuis le début que nous avons gagné les élections, c'est pourquoi nous insistons. Il y a beaucoup de problèmes, d'irrégularités et d'incohérences dans le processus de comptage qui doivent être résolus".

"Les résultats comptés jusqu'à présent reflète la réalité sur le terrain", a rétorqué Nicholas Dausi, un porte-parole du DPP de M. Mutharika. Selon lui, il fallait attendre le résultat final pour intenter des recours, et le recomptage décidé par la commission pose des problèmes car "les urnes ne sont pas en sûreté".

Au pouvoir depuis 2012, Mme Banda, 64 ans, jouait sa survie politique dans cette élection.

Des résultats partiels ont donné la victoire à Peter Mutharika, 74 ans, ancien ministre des Affaires étrangères qui avait intrigué, au décès de son frère Bingu wa Mutharika en avril 2012, pour écarter Mme Banda, alors vice-présidente, du pouvoir.

L'ONU a appelé samedi au calme et au respect des résultats.

fm-clr/mba

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