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Plaidoyer du pape à Bethléem pour les droits des enfants maltraités

Plaidoyer du pape à Bethléem pour les droits des enfants maltraités

Le pape a fait dimanche, devant une foule de Palestiniens rassemblés à Bethléem, un vibrant plaidoyer pour les droits de l'enfant, affirmant que leur condition est un "diagnostic" pour la société contemporaine où ils sont souvent encore méprisés et exploités.

Dans une homélie à la tonalité non politique, à l'occasion de la plus importante messe de son voyage, sur la place de la Mangeoire, Jorge Bergoglio a lancé de fervents appels pour "ces enfants trop nombreux qui continuent à vivre dans des situations inhumaines, aux marges de la société".

"Malheureusement, dans notre monde qui a développé les technologies les plus sophistiquées", a-t-il remarqué, "de nombreux enfants aujourd'hui encore sont exploités, maltraités, tenus en esclavage, objets de violence et de trafics illicites. De nombreux enfants sont aujourd'hui déracinés, réfugiés, parfois noyés dans les mers, spécialement dans les eaux de la Méditerranée".

"De tout cela nous avons honte aujourd'hui devant Dieu, ce Dieu qui s'est fait Enfant", a-t-il dit en référence à Jésus né dans une mangeoire à Bethléem selon la tradition de l'Evangile.

"Sommes-nous indifférents ? Sommes-nous peut-être de ces gens qui utilisent des mots pieux et raffinés, et cependant exploitent les images des enfants pauvres à des fins lucratives ? Savons-nous les écouter, les défendre, prier pour eux et avec eux ? Ou bien les négligeons-nous, pour nous occuper de nos intérêts?", a-t-il demandé.

"Dans une époque où l'on insiste sur la protection des mineurs, il y a un commerce florissant d'armes qui tombent dans les mains d'enfants soldats, il y a un marché de marchandises produites par le travail d'esclavage des petits enfants. Leur cri est étouffé: ils doivent combattre, ils doivent travailler, ils n'ont pas le droit de pleurer", a encore ajouté le pape.

Aujourd'hui "les enfants ont besoin d'être accueillis et défendus, depuis le sein maternel (....) Chaque enfant qui naît et qui grandit dans n'importe quelle partie du monde apporte un diagnostic sur l'état de santé de nos familles, de nos communautés, de notre nation", a insisté le chef de l'Eglise catholique.

"Les enfants sont un signe. Signe d'espérance, signe de vie (...) Quand les enfants sont accueillis, aimés, défendus, protégés dans leurs droits, la famille est saine, la société est meilleure, le monde est plus humain", a-t-il dit.

Mais, "encore aujourd'hui les enfants pleurent beaucoup, leurs pleurs nous interpellent. Dans un monde qui jette chaque jour des tonnes de nourriture et de médicaments, il y a des enfants qui pleurent en vain, en raison de la faim et de maladies facilement guérissables", a conclu François.

Devant les fidèles palestiniens, dont quelques-uns étaient venus de la bande de Gaza, sous blocus israélien, le pape a choisi de ne pas évoquer la question brûlante et douloureuse des droits politiques, sociaux et économiques de leur peuple. Il avait abordé ce sujet dans un discours prononcé auparavant devant le président Mahmoud Abbas.

jlv/agr/feb

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