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Pas encore élu, Porochenko enfile déjà ses nouveaux habits de chef de l'Etat ukrainien

Pas encore élu, Porochenko enfile déjà ses nouveaux habits de chef de l'Etat ukrainien

Décontracté, jonglant entre l'ukrainien, le russe et l'anglais, le milliardaire Petro Porochenko a déjà endossé son nouveau costume de président quand il est apparu dans la soirée devant des journalistes du monde entier avant même la publication des résultats officiels.

Quatre gardes du corps lui fraient un passage à travers une centaine de journalistes réunis dans son QG électoral situé dans Mystetski Arsenal, une galerie branchée d'art moderne où il est accueilli par un crépitement continu de flashs.

"Tous les sondages montrent que l'élection s'est déroulée en un tour et que le pays s'est doté d'un nouveau président", lance M. Porochenko, les traits légèrement tirés mais tout sourire en costume sombre et cravate lilas, devant plusieurs dizaines de caméras et sous des applaudissements nourris.

Debout derrière un pupitre, il est auréolé des résultats des sondages de sortie des bureaux de vote le donnant vainqueur avec 40 points d'avance sur sa principale rivale, l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko.

A ses côtés, l'ex-champion du monde du boxe Vitali Klitschko, l'un des leaders de la contestation pro-européenne à Kiev, qui a renoncé à se présenter à la présidentielle pour briguer la mairie de Kiev.

Apparemment avec succès à en croire les "enquêtes internes" citées par M. Porochenko et des sondages le donnant gagnant avec 57,4% des votes des électeurs de Kiev.

Chacun derrière son pupitre, les deux vainqueurs prennent la parole à tour de rôle saluant le succès des élections, "les plus importantes de l'histoire de l'Ukraine", selon la définition de Vitali Klitschko qui "ont eu lieu" malgré les tentatives de la Russie de les saper.

"Nous avons tout fait pour mener à bien le processus électoral et lancer les réformes le plus vite possible", déclare Vitali Klitschko.

Petro Porochenko abonde en parlant de la victoire de l'Ukraine "unie" et du "choix européen" du pays confirmé par le vote. Mais il reste vague quant à la perspective de normalisation des relations avec la Russie qui avait rattaché en mars à son territoire la péninsule ukrainienne de la Crimée et soutient en sous-main l'insurrection séparatiste prorusse dans l'Est de l'Ukraine.

A un journaliste de l'agence publique russe Itar-Tass qui s'adresse à lui comme à un président élu, il répond que les relations avec Moscou sont "au plus bas depuis 200 ans" mais qu'il existe des "formats" de négociation permettant de régler les problèmes existants.

Spécialiste des relations économiques internationales, ce milliardaire à la tête d'un empire du chocolat Roshen répond en anglais aux questions de journalistes étrangers, mais n'hésite pas non plus à utiliser la langue de Pouchkine lorsqu'il est interrogé par des Russes.

Et quand une journaliste ukrainienne lui demande s'il peut garantir la liberté de la presse, il répond ... "non".

Parce que cela fait une décennie qu'il le fait, plaisante M. Porochenko, propriétaire de Kanal 5 qui avait retransmis en direct la révolution orange de 2004 et la contestation qui a renversé en février le prorusse Viktor Ianoukovitch.

Après un rendez-vous avec les journalistes, il reçoit dans une pièce à côté des délégations occidentales.

Dès qu'il sort, assiégé par des reporters, il répond poliment à d'innombrables questions.

Première visite à l'étranger? Probablement en Pologne, principal soutien de l'Ukraine au sein de l'Union européenne.

Quand aura lieu l'investiture? "le plus vite possible, nous avons beaucoup de travail".

os-neo/kat/mr

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