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Lituanie/présidentielle: victoire de Mme Grybauskaite reconue par son rival

Lituanie/présidentielle: victoire de Mme Grybauskaite reconue par son rival

La présidente sortante Dalia Grybauskaite a remporté son second mandat au 2e tour de l'élection présidentielle dimanche en Lituanie, une victoire reconnue par son rival social-démocrate Zigmantas Balcytis.

"J'accepte le résultat de cette élection comme un engagement à l'égard de vous tous. Aucun président n'a encore été réélu en Lituanie pour un second mandat. Ce sera une victoire historique pour vous tous", a déclaré Mme Grybauskaite.

Après le dépouillement de 70% des bulletins de vote, la présidente sortante obtenait 57% des voix, contre 42% à son rival.

"J'ai espéré un meilleur résultat. J'étais déterminé à gagner cette élection, mais la volonté exprimée aujourd'hui par les Lituaniens est très claire. La présidente Grybauskaite a remporté cette élection", a déclaré pour sa part M. Balcytis.

Souvent appelée "la dame de fer balte" pour son caractère "thatchérien", Mme Grybauskaite, 58 ans, a fait montre d'une grande fermeté face à la Russie dans la crise ukrainienne, alors que son rival avait centré sa campagne sur les questions sociales.

"Grybauskaite est la seule à être vraiment préparée pour la présidence. Elle a une position, des opinions et une morale claires. C'est important surtout maintenant, quand nous voyons des vents inquiétants venir du côté de la Russie", a déclaré à l'AFP Jurate Kiserauske, une fonctionnaire de 44 ans, dans un bureau de vote à Vilnius.

La campagne électorale de la présidente sortante, ancienne commissaire européenne au Budget, était essentiellement consacrée aux questions de sécurité nationale, tandis que se renforcent les inquiétudes envers la Russie, qui vient d'annexer la Crimée ukrainienne et qui n'hésite pas à bander ses muscles dans l'enclave de Kaliningrad, voisine de la Lituanie.

Cette république balte de trois millions d'habitants a toujours en mémoire un demi-siècle de domination soviétique, de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à son retour à l'indépendance avec la chute de l'URSS en 1991.

Depuis 2004, les trois Etats baltes, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, sont membres de l'Union européenne et de l'Otan.

Pendant la campagne, Mme Grybauskaite, ceinture noire de karaté, s'était même déclarée "prête à prendre les armes pour défendre le pays si la sécurité nationale le requérait".

Un langage qui va droit au coeur de Remigijus Paplauskas, un gardien de prison, vivant près de l'enclave de Kaliningrad et craignant que Moscou ne veuille déstabiliser la région.

"Ma tante de 90 ans, naguère déportée en Sibérie par les Soviétiques, croit que quelque chose de mauvais va se passer", a-t-il déclaré à l'AFP, reflétant les angoisses répandues en Lituanie.

M. Balcytis, ancien ministre des Transports et des Finances, âgé de 60 ans, est resté sur une ligne nettement plus prudente à l'égard de la Russie et a préféré faire campagne sur les questions sociales et économiques.

Il a également critiqué Mme Grybauskaite pour avoir soutenu les mesures d'austérité douloureuses, lorsque la crise financière mondiale avait durement touché la Lituanie en 2009.

Se déclarant sans affiliation politique, Mme Grybauskaite a gagné le soutien des principales formations de droite, y compris des conservateurs et des libéraux, passées dans l'opposition après la victoire des sociaux-démocrates aux élections législatives de 2012.

Née à Vilnius sous l'ère soviétique, Mme Grybauskaite a fait ses études à Léningrad, l'actuel Saint-Petersbourg, tout en travaillant dans une usine de pelleterie.

Elle a par la suite enseigné l'économie dans une école du parti communiste à Vilnius.

Avec le retour de ce pays balte à l'indépendance, elle a entamé une carrière dans l'administration lituanienne, notamment au ministère des Affaires étrangères.

Vice-ministre des Finances, puis vice-ministre des Affaires étrangères entre 1999 et 2001, elle a été ministre des Finances de 2001 à 2004. Et quand la Lituanie a rejoint l'UE en 2004, elle été nommée commissaire européenne.

Polyglotte, elle parle anglais, russe, polonais et français, en plus de sa langue maternelle, le lituanien.

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