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Libye: le Congrès tente de se réunir malgré des menaces

Libye: le Congrès tente de se réunir malgré des menaces

Le Congrès général national (CGN, Parlement) a convoqué dimanche ses membres pour une réunion "cruciale", en dépit de menaces lancées par des milices hostiles.

De plus en plus contesté par la population et des groupes armés, le Parlement, la plus haute autorité législative et politique du pays, est aussi à couteaux tirés avec le gouvernement qui réclame sa mise en vacances.

Dans un bref message aux élus, le bureau de la présidence du Parlement les a pressés d'assister à la réunion de dimanche, faisant valoir qu'elle pourrait "être la dernière".

La réunion prévue à 11H00 (09H00 GMT) n'avait toujours pas commencé en fin d'après-midi, faute de quorum, selon des députés interrogés par l'AFP.

Selon Souad Ganour, une députée du courant libéral, le quorum requis est de 93 sur près de 200 membres.

Elle a ajouté qu'un vote de confiance au nouveau Premier ministre contesté, Ahmed Miitig, et l'adoption du budget de 2014 étaient à l'ordre du jour.

Le Congrès avait déjà reporté ce vote mardi, à la demande de M. Miitig, qui réclamait plus de temps pour pouvoir présenter un gouvernement d'union nationale à même de sortir le pays d'une crise politique et sécuritaire.

Le CGN n'a pas pu se réunir dans ses locaux depuis l'attaque menée le 18 mai par un groupe armé de la région de Zenten (sud-ouest de Tripoli), qui a pris d'assaut le Parlement en exigeant la suspension de l'assemblée.

Ce groupe a renouvelé samedi soir ses menaces, affirmant que le Congrès n'avait "plus de légitimité".

Dimanche, les députés ont été convoqués dans un ancien palais royal dans l'est de la capitale. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été déployées autour du bâtiment par des milices islamistes qui appuient le Congrès, selon un photographe de l'AFP.

Le CGN, issu du premier scrutin libre du pays en juillet 2012, s'est attiré de nombreuses critiques surtout pour avoir unilatéralement prolongé son mandat jusqu'en décembre 2014. Ses détracteurs accusent aussi les blocs parlementaires islamistes de "complicité" avec les groupes radicaux qui sévissent en particulier dans l'Est.

Un général dissident, Khalifa Haftar, a accentué la pression en lançant le 16 mai une campagne baptisée "la Dignité" contre les groupes extrémistes et en réclamant la dissolution du CGN.

Cette opération a reçu le soutien de plusieurs brigades et milices et l'adhésion d'une grande partie de la population.

Samedi, M. Haftar, que le CGN accuse de mener un coup d'Etat, a affirmé avoir reçu un "mandat du peuple... pour purger le pays des terroristes et extrémistes".

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé samedi "à toutes les parties en Libye de s'abstenir de toute action pouvant miner la transition démocratique et de reprendre le dialogue".

Se joignant à cet appel, l'envoyé spécial de l'Union européenne à Tripoli, Bernardino León, a solennellement appelé dimanche les Libyens au dialogue et au renforcement des institutions de l'Etat.

"Il faut maintenir la date des élections (législatives) du 25 juin, renforcer les institutions de l'Etat et rétablir son autorité", a-t-il déclaré à Tripoli. "Ce n'est pas un message de l'UE ou de la communauté internationale, c'est un message qui vient de la rue libyenne".

"Nous devons travailler ensemble, la Libye et la communauté internationale, pour se débarrasser des groupes qui tuent et entravent le fonctionnement de l'Etat. Nous devons promouvoir un environnement propice pour établir une démocratie", a-t-il ajouté.

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