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Le pape fait un arrêt imprévu devant la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie

Le pape fait un arrêt imprévu devant la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie

Le pape François a fait un arrêt imprévu dimanche dans la ville palestinienne de Bethléem devant la barrière de séparation édifiée par Israël en Cisjordanie, ont constaté des journalistes et des témoins.

Il est descendu de sa voiture découverte pour effectuer une halte de quelques minutes au pied de ce haut mur de béton, sur lequel il a posé ses mains, au-dessus de graffiti récents, dont l'un, en anglais, lui était directement destiné: "Pape, nous avons besoin de quelqu'un pour parler de justice".

François a accompli ce geste impromptu à l'emplacement d'une tour de guet sur le chemin de la place de la Mangeoire, où il a célébré une messe, peu après une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas qui l'avait pris à témoin du "mur hideux que construit Israël par la force brutale sur notre terre".

Le conseiller politique de M. Abbas, Nimr Hammad, a salué "un message éloquent et clair au monde entier, en particulier à Israël, qu'on ne peut parvenir à la paix tant qu'Israël continue à construire des murs de séparation racistes entre les peuples palestinien et israélien".

Dans une déclaration à l'AFP, il s'est félicité d'un "message de soutien à la paix et d'amour et de solidarité avec le peuple palestinien".

Un porte-parole du comité d'organisation palestinien de la visite, Achraf al-Ajrami, a pour sa part affirmé à l'AFP qu'"en s'arrêtant devant le mur et en y posant sa main, le pape a posé sa main sur la douleur quotidienne vécue par le peuple palestinien."

Un couple de Palestiniens chrétiens choisis pour déjeuner avec le pape après cette messe a annoncé vendredi son intention de l'alerter sur la barrière de séparation israélienne, dont le tracé menace l'accès à leurs terres dans la vallée de Crémisan, près de Bethléem.

"Nous dirons au Saint-Père notre inquiétude face aux menaces israéliennes de confisquer toute la zone de Crémisan pour y construire le mur", a déclaré Juliette Abou Mohor, mère de jumelles de 3 ans, lors de la messe hebdomadaire en plein air dans la vallée pour protester contre le tracé de la barrière.

La Cour suprême israélienne, saisie par les habitants de la vallée de Crémisan, un foyer du patrimoine chrétien palestinien, a ordonné en février au ministère de la Défense de justifier le tracé, une nouvelle audience étant prévue le 30 juillet.

L'édification de la barrière, baptisée "mur de l'apartheid" par les Palestiniens et "clôture de sécurité" pour empêcher les attentats par Israël a commencé en 2002. Achevée aux deux tiers, elle doit atteindre à terme environ 712 km.

Son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est, selon l'ONU.

La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa construction illégale et exigé son démantèlement, de même que l'Assemblée générale de l'ONU.

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