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Espagne: débâcle pour les deux grands partis traditionnels aux européennes

Espagne: débâcle pour les deux grands partis traditionnels aux européennes

Les deux grands partis traditionnels espagnols, le Parti populaire, de droite, au pouvoir depuis 2011, et le Parti socialiste, d'opposition, ont subi une véritable débâcle aux élections européennes de dimanche face à de petites formations, notamment de gauche.

Sur un total de 54 députés européens, le PP remporte 16 sièges contre 24 actuellement tandis que le PSOE gagne 14 députés contre 23, perdant chacun environ le tiers de leurs sièges face aux petites formations comme Podemos: ce nouveau parti né de la mouvance des indignés crée la surprise en gagnant cinq sièges pour son entrée au Parlement européen.

Autre désaveu pour le gouvernement espagnol, en Catalogne, les indépendantistes de gauche d'ERC arrivent en tête devant les nationalistes de CiU, actuellement première force parlementaire régionale, signe que la poussée indépendantiste gagne du terrain à cinq mois du référendum d'autodétermination, prévu le 9 novembre et déclaré illégal par Madrid.

Les sondages prévoyaient un recul, mais beaucoup plus modéré, des deux grands partis espagnols, qui ne totalisaient dimanche soir que 49% des voix.

Mais les électeurs, alors que le chômage continue à frapper un quart de la population active et que la reprise économique reste très timide, semblent avoir à la fois sanctionné la politique d'austérité menée par le gouvernement de Mariano Rajoy depuis deux ans et demi, et exprimé un déficit de confiance envers les deux grandes formations qui polarisent la vie politique du pays.

Témoin de cette crise de confiance, qui avait éclos au printemps 2011 lors de la naissance du mouvement des indignés, le nouveau petit parti Podemos fait une irruption inattendue au Parlement européen.

"Podemos n'est pas né pour occuper un rôle symbolique. Nous sommes nés pour tout gagner, et notre défi à partir de demain est de construire avec d'autres une alternative politique de gouvernement dans notre pays", a déclaré la tête de liste du parti, Pablo Iglesias, professeur de sciences politiques de 35 ans et personnalité très médiatique, à l'annonce des résultats.

"A partir de demain, nous travaillerons avec d'autres compagnons du sud de l'Europe pour dire au Parlement européen que nous ne voulons pas être une colonie de l'Allemagne et de la troïka", a-t-il ajouté.

Outre Podemos, les écolo-communistes de Izquierda plural (Gauche plurielle) gagnent six députés, contre deux dans le Parlement sortant.

Le petit parti centriste UPyD passe de un à quatre sièges, tandis que Ciudadanos, un autre parti centriste, entre au Parlement européen avec deux députés.

"Ce sont de mauvais résultats, des résultats difficiles pour le PSOE", a souligné la tête de liste socialiste Elena Valenciano, reconnaissant la défaite et la situant dans le contexte "d'une situation politique compliquée, pas seulement en Espagne mais aussi en Europe".

Le numéro un de la liste du PP, Miguel Arias Cañete, s'est lui défendu en se prévalant du bon score européen des conservateurs du PPE, soulignant que les élus du PP allaient "commencer à travailler dès demain pour former un groupe électoral puissant".

Traditionnellement peu mobilisés pour les scrutins européens, les électeurs espagnols ont cependant davantage voté que lors des précédentes élections en 2009, la participation atteignant 45,7% contre 44,89% il y a quatre ans.

Entrée dans l'Union européenne en 1986, l'Espagne qui a bénéficié depuis cette date de 300 milliards d'euros d'aides européennes, reste globalement attachée à l'Europe, même si la crise et la rigueur, inspirée par Bruxelles, qui guide la politique de l'actuel gouvernement conservateur, ont sapé en partie son crédit.

En Catalogne, les indépendantistes de gauche remportent 23,67% des voix, contre 21,86% à CiU, la coalition dirigée par le président catalan Artur Mas, et obtient deux sièges au Parlement européen. La coalition formée par CiU et les nationalistes basques du PNV conserve ses trois sièges.

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