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Colombie: Zuluaga, l'opposant farouche aux négociations avec les Farc

Colombie: Zuluaga, l'opposant farouche aux négociations avec les Farc

Le conservateur Oscar Zuluaga, qualifié dimanche pour le deuxième tour de la présidentielle en Colombie, proclame sa féroce opposition aux négociations de paix avec la guérilla des Farc, au risque d'apparaître comme la "marionnette" de l'ancien président Alvaro Uribe.

Agé de 55 ans, parrainé par M. Uribe (2002-2010), plus grand contempteur du dialogue de paix en cours, il a promis en cas d'élection le 15 juin de suspendre "provisoirement les discussions à La Havane" et de donner "huit jours" aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) pour "cesser toute action criminelle contre les Colombiens".

"C'est l'unique façon dont je suis disposé à mener un processus de paix", martèle-t-il, accusant la plus ancienne guérilla du continent d'être une organisation terroriste et "le principal cartel de trafic de drogues" au monde.

Ses contradicteurs, au nombre desquels le président sortant et candidat à la réélection Juan Manuel Santos, considèrent que son élection signerait la fin du dialogue de paix entamé en novembre 2012 à Cuba, et qui a déjà donné lieu à plusieurs accords partiels entre gouvernement et rébellion visant à mettre un terme à un demi-siècle de conflit armé.

Economiste diplômé de l'université de Exeter, en Angleterre, M. Zuluaga a été ministre des Finances de M. Uribe, qui s'est affirmé comme son principal soutien dans cette campagne électorale.

"C'est un homme très préparé et en même temps, très travailleur. Oscar Ivan est un homme ferme (...), ferme mais serein", a plaidé l'ancien président dans une récente interview.

Alvaro Uribe, qui avait porté M. Santos à la présidence avant de le critiquer farouchement pour avoir lancé le dialogue avec les Farc, apparaît sur tout le matériel de campagne de M. Zuluaga et son nom est souvent le plus scandé par la foule lors des meetings.

Ce qui vaut au candidat le qualificatif de "marionnette" aux mains de l'ancien président et l'a conduit à répondre jeudi à M. Santos lors d'un débat télévisé: "Je suis Oscar Ivan Zuluaga et j'ai ma propre identité, respectez-moi !".

Auteur d'une campagne qui lui a permis de remonter son retard pour finalement contraindre le sortant à un second tour, il a également promis de reprendre les politiques menées par le toujours populaire Alvaro Uribe.

Il défend ainsi la thèse que le processus de paix accorderait l'impunité aux ex-guérilleros et affirme qu'il poursuivra la politique de "sécurité démocratique" instaurée par M. Uribe, qui avait acculé les Farc dans des zones isolées et permis de réduire leurs effectifs de moitié au moyen d'une intense pression militaire, coordonnée à l'époque par Juan Manuel Santos, alors ministre de la Défense.

Plus discret que son mentor, M. Zuluaga est candidat au nom du Centre Démocratique, un parti créé par Alvaro Uribe en 2013 après sa rupture avec le Parti de la U quand les négociations avec la rébellion ont débuté.

Ancien maire et sénateur, M. Zuluaga a récemment été mêlé à un scandale d'espionnage contre M. Santos et les négociateurs du processus de paix, qui l'a contraint à se séparer de son principal adjoint et ami, Luis Hoyos.

Une vidéo apparue récemment montre le candidat en compagnie d'un pirate informatique interpellé dans cette affaire.

Père de trois enfants, issu d'une famille d'entrepreneurs, M. Zuluaga est également impliqué dans la gestion de l'entreprise familiale des Aciéries de Colombie (Acesco).

"C'est un magicien pour affronter les défis", dit de lui son fils aîné, David, qui l'a accompagné tout en long de la campagne. "Mon papa n'est pas honteusement +uribiste+. Il l'est pour de vrai", ajoute le jeune homme, cité dans l'ouvrage "Super poderosos".

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