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Belgique: les nationalistes flamands en position de force après les législatives

Belgique: les nationalistes flamands en position de force après les législatives

Les nationalistes flamands sont sortis victorieux dimanche des élections législatives en Belgique, mais sans être assurés de pouvoir former une nouvelle majorité pour gouverner le royaume.

La Nouvelle alliance flamande (N-VA) du maire d'Anvers, Bart De Wever, a réussi son pari de dépasser la barre des 30% des suffrages en Flandre, où vivent environ 60% des Belges.

Elle remporterait quelque 32% des voix, loin devant les chrétiens-démocrates du CD&V (environ 20%), selon des projections basées résultats toujours partiels en fin de soirée. Un important problème informatique retardait les opérations dans plusieurs circonscriptions, notamment à Bruxelles et dans la région d'Eupen (est).

"Vicit vim virtus" ("le courage a vaincu la violence"), a lancé en latin M. De Wever en clamant sa victoire devant des supporteurs en liesse à Bruxelles.

En Belgique francophone, le Parti socialiste du Premier ministre sortant Elio Di Rupo, bien qu'en recul, resterait le premier parti en Wallonie (sud), avec un peu plus de 30% des suffrages. A Bruxelles, les socialistes étaient au coude à coude avec les libéraux du Mouvement réformateur.

Les Belges étaient appelés à voter pour les législatives, les régionales et les Européennes au cours d'une journée électorale troublée par l'attaque contre le Musée juif de Bruxelles qui a fait quatre morts samedi.

Une fois de plus, tous les regards étaient tournés vers la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays.

Très acclamé et faisant le "V" de la victoire, Bart De Wever, qui a défendu un programme économique aux forts accents néo-libéraux, a affirmé ses ambitions. Il veut d'abord trouver "le plus rapidement possible" des partenaires pour une "coalition forte" et "logique" pour diriger la Flandre. Comprendre: clairement orientée à droite.

Au niveau fédéral, "nous ne voulons pas de longue crise politique et donc (...) nous voulons prendre l'initiative pour voir ce qui est possible", a-t-il détaillé.

Mais les commentateurs se sont montrés très prudents en raison des complexités de la vie politique belge.

"Nous devons également défendre les intérêts de la Flandre au niveau fédéral. Cette situation est rendue d'autant plus difficile que la démocratie flamande n'a jamais été aussi éloignée de la francophone", a reconnu Bart De Wever.

Sans jamais citer la N-VA, le Premier ministre sortant, le socialiste francophone Elio Di Rupo, s'est réjoui des résultats des socialistes francophones et flamands qui, ensemble, resteraient la "première famille politique" du royaume.

Elio Di Rupo, a aussi salué le score des trois partis flamands (libéral, socialiste et chrétien-démocrate) qui ont soutenu son gouvernement et qui, globalement, sont en légère hausse.

"J'espère du fond du coeur que se dégagera rapidement une majorité gouvernementale qui permettra à notre pays de continuer de l'avant", a ajouté le leader socialiste francophone, en rappelant ses priorités: "stabilité de notre pays, la sécurité sociale, l'emploi et la justice fiscale". Soit des thèmes à mille lieues de ceux défendus par Bart De Wever.

Les précédentes législatives, en 2010, avaient débouché sur une crise politique record puisqu'il avait fallu 541 jours pour former un nouveau gouvernement.

M. De Wever, dont la N-VA avait recueilli 28,3% des voix en Flandre, avait été chargé par le roi de former une majorité, mais en vain. Il avait ensuite refusé en 2011 d'intégrer le gouvernement du Premier ministre francophone et socialiste Elio Di Rupo.

Le responsable nationaliste devrait être appelé par le roi Philippe, qui a succédé à son père Albert II en juillet dernier, à chercher des partenaires, y compris francophones, pour constituer un gouvernement fédéral.

Une position quasi schizophrénique pour un homme qui clame que la Belgique ne fonctionne plus. Et un pari qui serait loin d'être gagné.

"Bart De Wever Premier ministre, ce serait comme confier la garde du poulailler à un renard", a lancé M. Di Rupo.

"Ne soyez pas inquiets, nous ne voulons pas la révolution mais des solutions", a dit dimanche soir à une télévision francophone le chef des nationalistes flamands.

Les négociations débuteront dès lundi. "Il ne faut en aucun cas qu'elles durent encore une fois 500 jours", avertissait samedi le journal flamand De Standaard.

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