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Discours inaugural: de la rigueur et l'équilibre budgétaire en 2015-2016, promet Couillard

De la rigueur et l'équilibre budgétaire en 2015-2016, promet Couillard
PC

QUÉBEC - Les importantes compressions budgétaires que le gouvernement Couillard s'apprête à demander à la fonction publique entraîneront des bénéfices à court terme, a promis le premier ministre dans son discours inaugural. Philippe Couillard prévoit le retour au déficit zéro dès 2015-2016, puis une baisse de la taxe santé une fois l'équilibre budgétaire atteint.

Philippe Couillard a prononcé son premier discours inaugural mercredi. La veille, le chef libéral avait dit préférer parler de «rigueur» plutôt que «d'austérité», pour qualifier les mesures qui seront mises en place par son gouvernement dans le budget qui sera déposé début juin. La commande à ses ministres est importante. Le gouvernement Couillard doit aller chercher des compressions de 3,7 milliards$ uniquement pour atteindre le déficit de 1,75 milliard$ déjà prévu pour l'exercice 2014-2015.

Toutefois, le premier ministre promet que ces importantes compressions permettront un retour à l'équilibre budgétaire dès le budget 2015-2016. Une fois cet équilibre atteint, son gouvernement diminuera progressivement la taxe santé. Il s'agit là, comme les autres mesures annoncées aujourd'hui, d'une promesse du Parti libéral du Québec en campagne électorale.

Toujours pour les particuliers, le gouvernement libéral reverra la fiscalité afin de la rendre plus attrayante pour les salariés. Le premier ministre a relaté une anecdote où un employeur lui a expliqué qu'une employée avait refusé une augmentation salariale parce que, avec la fiscalité actuelle, «ça n'en valait pas la peine».

Peu de surprises

Le premier ministre a aussi profité du discours pour annoncer que son gouvernement reverra «les rôles et les responsabilités» de l'Agence métropolitaine des transports et de la Communauté urbaine de Montréal. Philippe Couillard a également promis la tenue d'un Forum sur la lutte contre l'intimidation dans les 100 prochains jours. «Ce fléau doit cesser», a-t-il dit.

Après avoir souligné la nécessité de recourir à l'immigration pour stimuler l'économie, Philippe Couillard a lancé une pointe à ses prédécesseurs. «Notre gouvernement croit résolument que la diversité n'est pas une menace, mais une richesse», a-t-il déclaré, avant d'être longuement et chaudement applaudi par ses collègues libéraux. Le gouvernement Couillard déposera, à l'automne, son projet de loi sur la neutralité religieuse des institutions de l'État, en réponse au projet de charte de la laïcité du PQ.

Dans son discours, le premier ministre a également repris de nombreuses promesses prises en campagne électorale. Il a notamment promis la création de 250 000 emplois d'ici cinq ans et de donner plus d'autonomie à Montréal et à la ville de Québec. Cette dernière mesure a bien sûr été accueillie avec enthousiasme par les maires de Montréal et Québec, Denis Coderre et Régis Labeaume. «Aujourd'hui, on a envoyé un message très clair. On ne parle plus maintenant de "créatures" des provinces, on parle de gouvernements de proximité», a résumé Denis Coderre.

Au cours de la session législative qui a débuté cette semaine, le gouvernement Couillard entend faire adopter le projet de loi pour créer le poste d'inspecteur général de la Ville de Montréal. Le projet de loi sur les soins en fin de vie, autrefois appelé «Mourir dans la dignité», devrait également être soumis au vote des parlementaires.

Le domaine de la santé et des services sociaux, qui accapare plus de 44% du budget de l'État, sera à nouveau appelé à se serrer la ceinture. Le gouvernement Couillard prévoit réduire «d'au moins» 10% en quatre ans la bureaucratie «dans chaque établissement, chaque agence régionnale, au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux».

Phiilppe Couillard a glissé dans son discours une nouvelle qui risque de faire sursauter les environnementalistes. Son gouvernement relancera le programme de mini-centrales hydro-électriques. Avant d'être mis au rencart par le gouvernement péquiste, le projet prévoyait la construction de six mini-centrales.

Un discours bien reçu

Le chef du PQ par intérim a salué la volonté du gouvernement libéral de poursuivre la politique d'électrification des transports, tel que déclaré dans le discours inaugural. Toutefois, Stéphane Bédard affirme que le premier ministre a dressé un portrait très noir de la situation financière de l'État québécois. «Quant aux solutions, ce n'est pas clair», souligne-t-il. L'avenir de la filière des hydrocarbures, notamment, est incertain, dit Stéphane Bédard.

Lors de son discours, Philippe Couillard a dit souhaiter soumettre l'ensemble de la filière des hydrocarbures à une évaluation environnementale. «Dans ce dossier, nous devons savoir où nous voulons aller, avec qui et à quelles conditions», a dit le premier ministre, avant d'annoncer qu'une annonce formelle sera faite au cours des prochaines semaines.

Le chef intérimaire du PQ a toutefois salué la tenue d'un forum contre l'intimidation. «C'est une très bonne idée», a dit Stéphane Bédard avant d'ajouter que son parti appuiera la démarche.

Sur la défense de la langue française, Stéphane Bédard a déploré la «position ambiguë» du nouveau gouvernement. «Il semble vouloir abandonner le rôle primordial qu'il a de défense de la langue française», a dit le chef intérimaire.

De son côté, la CAQ a cru voir dans le discours plusieurs mesures inspirées par son parti. «Il y a beaucoup de propositions qui viennent de notre programme politique», a dit le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel. Il a notamment cité la réduction du fardeau fiscal et les crédits d'impôt aux entreprises.

Toutefois, la formation de François Legault s'est désolée de l'absence de réduction des taxes. «On aurait aimé voir la taxe santé abolie pour les personnes qui gagnent 45 000$ et moins», a illustré François Bonnardel. La CAQ aurait aussi souhaité une réduction de la hausse des tarifs d'Hydro-Québec de 4,3% à 2,2%.

Finalement, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot, s'est réjouie de l'attitude du premier ministre face au renouvellement des ententes collectives entre l'État et la fonction publique, qui viendront à échéance au printemps prochain. «Nous aborderons ce renouvellement avec ouverture et respect», a dit Philippe Couillard lors de son discours.

Par contre, la leader syndicaliste doute de la capacité du gouvernement à atteindre l'équilibre budgétaire pour l'exercice 2015-2016. «C'est de la pensée magique de croire qu'on va réussir à réduire un déficit de cet ordre-là [et atteindre] l'équilibre budgétaire l'année prochaine sans sabrer de façon importante dans l'ensemble des services, a tranché Louise Chabot. Et si on le fait, ce sera à quel prix?»

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