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USA: défaite du Tea Party dans une primaire républicaine cruciale

USA: défaite du Tea Party dans une primaire républicaine cruciale

Le Tea Party a essuyé mardi une défaite sans appel face à un poids lourd du parti républicain lors d'une élection primaire, l'état-major conservateur espérant que d'autres candidats soutenus par l'establishment s'imposeront durant le reste de la saison des primaires.

Les stratèges républicains comptent sur l'investiture de candidats à l'image moins radicale que ceux de la génération du Tea Party pour reconquérir la totalité du Congrès aux législatives de novembre.

Dans le Kentucky (centre-est), théâtre le plus violent de la guerre entre républicains "traditionnels" et novices du Tea Party, le sénateur sortant Mitch McConnell, 72 ans, a selon plusieurs médias dont la chaîne CNN, remporté facilement l'investiture face à un homme d'affaires soutenu par plusieurs organisations du Tea Party, Matt Bevin.

Selon des résultats très partiels du bureau des élections du Kentucky, Mitch McConnell a obtenu près de 60% des voix.

Si Mitch McConnell, en place depuis 30 ans, était réélu en novembre face à la candidate démocrate au Sénat, Alison Lundergan Grimes, et si les républicains remportaient la majorité au Sénat, Mitch McConnell deviendrait chef de la majorité sénatoriale, en position de bloquer les deux dernières années de Barack Obama à la Maison Blanche.

La Géorgie, l'Arkansas, la Pennsylvanie, l'Idaho et l'Oregon organisaient aussi des primaires mardi, avec plusieurs candidats soutenus par le Tea Party. Le 3 juin, huit Etats suivront.

Les élections dites de mi-mandat, car elles interviennent au milieu du second mandat présidentiel de Barack Obama, auront lieu le 4 novembre. La totalité de la Chambre des représentants, actuellement dominée par les républicains, sera renouvelée pour deux ans, et les pronostiqueurs comptent sur une reconduction de la majorité républicaine.

Le Sénat, actuellement à majorité démocrate, pourrait en revanche basculer, et fait l'objet de la guerre la plus féroce. Le tiers des sièges (36 sur 100) seront renouvelés pour six ans, et au moins quatre démocrates sortants sont très vulnérables.

La majorité se gagnera à quelques sièges près. Chaque élection sénatoriale devrait engloutir des dizaines de millions de dollars de publicités.

Pour mettre toutes les chances de leurs côtés, les stratèges républicains ont misé tôt sur des candidats expérimentés et peu susceptibles de commettre des gaffes irréparables pendant la campagne. En 2010 et 2012, des candidats affiliés au Tea Party avaient remporté les primaires dans le Delaware et l'Indiana, mais s'étaient effondrés lors de l'élection.

Mais l'effort de casting s'est accompagné au fil des ans d'un rapprochement idéologique entre les deux flancs du parti républicain, qui s'opposaient parfois de façon virulente depuis la vague de 2010, quand des dizaines de nouvelles têtes avaient fait irruption sur les bancs du Congrès.

"Le Tea Party a apporté beaucoup d'énergie à notre processus politique", a déclaré mardi John Boehner, le président de la Chambre qui a lui même critiqué ces derniers mois l'intransigeance des membres de son groupe parlementaire affiliés au Tea Party, lors des négociations sur le budget et le relèvement du plafond de la dette.

"Ecoutez, il n'y a pas tellement de différence entre ce que vous appelez le Tea Party et tel républicain moyen. Nous sommes contre Obamacare (réforme du système de santé). Nous estimons que les impôts sont trop élevés. Nous pensons que l'Etat a trop de pouvoirs. Je préfèrerais qu'on change de refrain", a-t-il dit à des journalistes.

Si dans le Kentucky le vétéran du Sénat Mitch McConnell a réussi cette première manche, d'autres sénateurs élus depuis des décennies --de la vieille école, disent leurs adversaires-- sont en position vulnérable dans le Kansas (5 août) et le Mississippi (3 juin).

ico/rap

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