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"Lost River", un cauchemar très lynchéen signé Ryan Gosling

"Lost River", un cauchemar très lynchéen signé Ryan Gosling

Dans une ville délabrée, une mère célibataire est forcée de plonger dans des bas-fonds mystérieux et macabres pour garder sa maison: avec "Lost River", la star canadienne Ryan Gosling livre un premier film inquiétant qui emprunte largement à l'univers de David Lynch.

Ces références très présentes à l'oeuvre du maître de l'étrange ont été diversement appréciées par la critique cannoise, parfois séduite, souvent exaspérée par le premier opus signé de l'acteur canadien.

Billy (Christina Hendricks, "Mad Men", "Drive") vit avec ses deux fils à "Lost River", une ville en ruines couverte de terrains en friche et d'immeubles éventrés dans lesquels la végétation a repris ses droits. Les voisins désertent les uns après les autres, mais elle tient à rester.

Au pied du mur, la pulpeuse rousse finit par accepter un boulot dans un étrange cabaret, spécialisé dans des fantasmes macabres dérangeants, et où se produit Eva Mendes.

Son fils aîné "Bones", lui, passe ses journées à ramasser du cuivre dans les décombres pour pouvoir enfin réparer sa voiture et lever les voiles.

Au cours de ses recherches, il tombe sur un lac d'où émergent des têtes de lampadaires. Sa douce voisine, incarnée par l'étoile montante irlandaise Saoirse Ronan (vue dans "The Grand Budapest Hotel") lui révèle qu'il s'agit des ultimes traces d'une ville engloutie, qui fait peser une malédiction sur la ville...

Avec ce thriller fantastique tourné à Detroit, sélectionné à Cannes dans "Un certain regard", Ryan Gosling signe à 33 ans son premier passage derrière la caméra après s'être taillé une solide réputation d'acteur ("Blue valentine", "The place beyond the pines", "Drive"...)

L'an dernier, le beau gosse canadien apparaissait dans l'ultra-violent "Only God forgives" de Nicolas Winding Refn, en compétition officielle à Cannes.

Maisons en feu, prises de vue baignées de lumière rouge, inquiétants personnages de cabaret, atmosphère musicale étrange, synthétique, mâtinée d'échos de voix féminines... Les références à l'univers de David Lynch sont pléthore, rappelant (trop?) souvent "Twin Peaks", "Lost highway" ou "Blue velvet".

Mais Ryan Gosling assure devoir surtout rendre hommage à Refn, réalisateur du film-culte "Drive" dont la bande-son très 80's a clairement inspiré celle de "Lost River".

Le parcours cinématographique du réalisateur se reflète aussi dans le casting de "Lost River": la majorité de ses acteurs ont partagé l'écran avec lui dans ses précédents films.

"Ce film est le cadeau que m'ont fait les réalisateurs avec lesquels j'ai eu la chance de travailler ces dernières années", confie-t-il dans une note d'intention.

"En tant qu'acteur je suis passé des films profondément ancrés dans le réel de Derek Cianfrance à l'imaginaire de Nicolas Winding Refn. Je pense que j'ai oscillé entre ces deux extrêmes parce que ma propre sensibilité se situe entre les deux", affirme-t-il.

La manière dont Gosling utilise Détroit pour poser son intrigue est plus originale. La ville américaine, au glorieux passé industriel grâce à l'automobile, a subi de plein fouet la crise économique et n'est plus que l'ombre d'elle-même aujourd'hui.

"Tourner à Detroit, laisser les acteurs se balader dans cette cité en ruines confère au film une authenticité qu'il n'aurait peut-être pas eue autrement", estime le réalisateur.

dab/da/fm

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