Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Liban: les soins médicaux trop chers pour les réfugiés syriens (ONG)

Liban: les soins médicaux trop chers pour les réfugiés syriens (ONG)

Le manque d'aide internationale et les lacunes du système de santé contraignent les réfugiés syriens au Liban à se passer de soins, à s'endetter ou à retourner dans leur pays ravagé par la guerre, a averti Amnesty International mercredi.

Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, la communauté internationale est en grande partie responsable de cet état de fait en raison de son "échec honteux" à abonder les fonds des programmes des Nations unies pour les réfugiés au Liban dans leur totalité.

L'accès aux "traitements hospitaliers et (aux) soins plus spécialisés pour les réfugiés syriens au Liban" est "nettement insuffisant, et la situation est accentuée par l'énorme manque de financement international", a déclaré une responsable d'Amnesty International, Audrey Gaughran.

"Les réfugiés syriens au Liban souffrent et c'est une conséquence directe de l'échec honteux de la communauté internationale à financer le programme d'aide humanitaire des Nations unies au Liban dans sa totalité", a-t-elle ajouté.

En décembre, l'ONU avait lancé un appel de fonds de 6,5 milliards de dollars pour les victimes de la guerre en Syrie, mais seulement 2,3 milliards ont été promis lors d'une conférence des donateurs en janvier à Koweït.

Dans son rapport, Amnesty pointe également la mauvaise organisation du système médical libanais et le coût des soins rendant l'accès aux traitements pour les réfugiés encore plus difficile.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) apporte une aide à certains Syriens ayant besoin de soins mais il impose des critères restrictifs et demande une participation de 25% aux frais en raison du manque de financements, selon le rapport.

Le rapport cite l'exemple d'un garçon de 12 ans brièvement brûlé, resté plusieurs jours sans soins, les blessures s'infectant.

Quand il a finalement été hospitalisé, seul le coût du traitement de l'infection a été pris en charge, et non celui des brûlures qui peuvent pourtant avoir des suites irréversibles.

De nombreux réfugiés, déjà pauvres, s'endettent lourdement afin de payer médicaments et traitements, a affirmé Amnesty International.

D'autres sont même rentrés en Syrie pour y acheter des médicaments meilleur marché, ou tenter d'y obtenir des soins, en dépit des risques qu'ils courent en retournant dans le pays en guerre.

Certains se passent de soins, au risque de graves séquelles ou de mourir.

Amnesty International a salué les efforts du Liban qui continue à accepter des réfugiés, soulignant que plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge dans ce petit pays qui ne compte que quatre millions d'habitants.

Mais le refus du gouvernement d'autoriser l'installation d'hôpitaux de campagne freine les efforts pour faciliter l'accès aux soins des réfugiés, a ajouté l'organisation.

Elle a également appelé la communauté internationale à augmenter d'urgence le financement du plan d'aide de l'ONU, à aider davantage le Liban et les autres pays de la région, et ce que d'autres pays accueillent davantage de réfugiés syriens.

"Il est temps que la communauté internationale reconnaisse les conséquences de son échec à apporter une aide adéquate aux réfugiés du conflit syrien", a déclaré Mme Gaughran.

sah/dv/emb/sw

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.