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Vatican : 202 transactions suspectes rapportées en 2013

Vatican : 202 transactions suspectes rapportées en 2013

202 transactions suspectes ont été signalées pendant l'année 2013 à l'Autorité d'information financière (AIF) du Saint-Siège, dont cinq ont été transmises à la justice vaticane, a annoncé lundi son directeur, se félicitant de l'efficacité d'un nouveau dispositif de contrôle renforcé depuis l'an dernier.

Au cours d'une conférence de presse, le directeur suisse de l'AIF, René Brülhart, a donné pour la deuxième année consécutive à la presse les principales données du "rapport annuel sur l'activité d'information et de vigilance pour la prévention et la lutte contre le recyclage et le financement du terrorisme".

Le nombre des cas dénoncés est passé d'un en 2011 à six en 2012 et à 202 en 2013 : "cela ne signifie pas qu'il y ait eu plus d'infractions, cela signifie que le système de signalement a fonctionné et fonctionne. La prise de conscience est bien plus grande", a-t-il expliqué dans une conférence de presse.

"Un soupçon n'est pas une preuve, c'est une très importante distinction. Une suspicion est enregistrée dès lors que certains indicateurs signalent que telle transaction n'est pas pleinement conforme" aux normes internationales, a dit M. Brülhart.

"En 2013, nous avons adopté des mesures décisives pour renforcer le cadre légal et pour le faire fonctionner en pratique. 2013 a vu une institutionnalisation de la collaboration des autorités compétentes du Saint-Siège avec leurs contreparties étrangères, et une performance considérablement accrue pour contrôler de potentiels dysfonctionnements", s'est félicité M. Brülhart.

Il a aussi attribué ce nombre élevé de dénonciations au nouveau système de contrôle plus efficace à l'intérieur de l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), la "banque" du Vatican, en pleine refonte.

L'expert suisse de la lutte contre le blanchiment, recruté en 2012, a estimé que le nombre de 202 était probablement un pic et qu'il pourrait décroître dans les années suivantes.

D'autres chiffres portant sur les relations financières extérieures semblent également démontrer que le Vatican est plus réactif et mieux inséré dans le système financier international : le nombre des demandes d'informations présentées par l'AIF à d'autres autorités est passé d'un en 2012 à 28 en 2013, et le nombre des requêtes similaires reçues par l'AIF en provenance d'autorités extérieures est passé de trois à 53, selon le rapport.

Cela est dû à l'entrée en vigueur d'un certain nombre d'accords dans le cadre du réseau de surveillance financière Egmont Group, auquel a adhéré le Vatican. Accords passés notamment avec les institutions équivalentes de l'Allemagne, des Etats-Unis, de l'Italie, des Pays-Bas, de l'Australie, de la Belgique, de Chypre, de Monaco, de l'Espagne et de la Slovénie.

Par ailleurs, le nombre des déclarations de transport transfrontalier d'argent comptant ou de titres au porteur d'un montant supérieur à 10.000 euros a continué à diminuer : 1.557 à la sortie au Vatican (contre 1.782 en 2012) et 550 à l'entrée (contre 598).

Récemment, le président du gouvernorat du Vatican (administration), le cardinal Giuseppe Bertello, avait publié une ordonnance contenant une "liste noire" de sujets qui, au niveau international, sont soumis au gel de leurs biens.

Cela rentre dans les obligations prévues par une nouvelle loi adoptée en 2013 par le Vatican, qui a renforcé les compétences de l'AIF.

L'AIF a été instituée en 2010 par le pape Benoît XVI.

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