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Obrenovac, symbole des intempéries dévastatrices qui ont frappé la Serbie

Obrenovac, symbole des intempéries dévastatrices qui ont frappé la Serbie

Submergée par les eaux de la Sava, Obrenovac, qui compte en temps normal 20.000 habitants, ressemblait lundi à une ville fantôme après avoir été abandonnée par nombre d'entre eux ayant fui les pires intempéries que la Serbie ait connues depuis un siècle.

Dans certaines parties de la ville, le seul bruit audible était celui des moteurs des camionnettes de la gendarmerie se frayant un chemin dans plus d'un mètre d'eau, selon une journaliste de l'AFP qui a pu se rendre à Obrenovac à l'occasion d'une visite organisée par les autorités pour les diplomates et la presse étrangère.

Des voitures emportées par les flots flottaient aux côtés de conteneurs à ordures dans les rues où le niveau de l'eau avait toutefois baissé par rapport aux jours précédents lorsqu'il avait atteint jusqu'à trois mètres de haut.

Les réverbères étaient les seules repères permettant de distinguer le tracé des rues.

L'eau avait envahi la boutique d'un cordonnier, le propriétaire ayant laissé la porte ouverte vraisemblablement en raison de son départ précipité.

La cour de récréation d'une école primaire ressemblait à un lac.

"Il y a six mois, je participais à une cérémonie dans cette école. La situation est aujourd'hui inquiétante et des efforts considérables seront nécessaires pour aider" Obrenovac et la Serbie à réparer les dégâts causés par ces intempéries, a déclaré le chef de la délégation de l'Union européenne à Belgrade, Micheal Davenport.

Les inondations ont causé la mort de 13 personnes à Obrenovac, mais le bilan total en Serbie, et dans la Bosnie et la Croatie voisines, s'élève à au moins 47 morts.

Complètement sous les eaux, la pelouse du stade de football ressemblait quant à elle à une piscine.

"Il y a deux jours, l'eau atteignait les tribunes", a assuré un policier local.

Dans Obrenovac, ville où se mélangent pavillons individuels et immeubles de huit étages -, les eaux ont épargné quelques pâtés de maisons et des groupes d'habitants s'attroupaient au passage des véhicules de la gendarmerie.

"Quelques centaines de personnes ont refusé de quitter la ville", explique le policier.

"Avez-vous apporté un peu de nourriture", demande aux journalistes, une femme, pieds nus, âgée d'une quarantaine d'années, portant un jean et un T-shirt rouge délavé.

Un peu plus loin, un petit troupeau de moutons, qui a miraculeusement échappé à la catastrophe, est en train de paître devant une habitation.

Les autorités interdisent toujours à ceux qui ont la ville d'y retourner. En attendant que les eaux se retirent et que leur ville soit nettoyée - ce qui pourrait prendre des semaines -, nombre des habitants ont trouvé refuge dans des centres d'accueil à Belgrade, tels le menuisier Marko Obojcic.

"Le pire c'était la nuit. On n'entendait que les hurlements des chiens alors que les eaux montaient", dit cet homme d'une quarantaine d'années, qui n'a qu'une hâte retourner dans sa ville pour aider à la reconstruire.

ks/cn/sym

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