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Désarroi des villageois de Topcic Polje village dévasté par les eaux en Bosnie

Désarroi des villageois de Topcic Polje village dévasté par les eaux en Bosnie

Là où une route goudronnée traversait Topcic Polje pour monter vers la montagne, coule désormais une petite rivière. Médusés, les habitants de ce village frappé également par un glissement de terrain constatent avec désarroi les dégâts des pires intempéries qui ont touché la Bosnie depuis un siècle.

"Tout s'est passé très vite. Quand nous avons eu de l'eau jusqu'à la taille nous nous sommes enfuis", raconte Nisveta Sabanovic, une femme d'une cinquantaine d'années.

Pelles à la main, des jeunes venus de la ville voisine de Zenica (centre), l'aident à nettoyer sa maison envahie par la boue.

"Jetez tout ça par la fenêtre. C'est foutu de toute façon", lance-t-elle à un jeune homme qui lui demande que faire avec un téléviseur couvert de boue.

Des canapés, fauteuils massifs, armoire, lits... tous ses meubles sont inutilisables.

"On va tout jeter. Le réfrigérateur, tous les équipements de la cuisine, la machine à laver", dit cette femme chaussée de hautes bottes en caoutchouc.

"On avait des poules. Elles se sont toutes noyées dans la cour. Heureusement, nous avons retrouvé le chien vivant", se console-t-elle.

Au village on ne distingue plus aucune ruelle. Des tonnes de boue, des arbres et de rochers se sont abattus. Topcic Polje est paralysé. Certaines maisons sont submergées jusqu'aux fenêtres. Dans ce qui étaient jadis des jardins on aperçoit les toits de voitures englouties par la boue.

En Bosnie, plus de 2.000 glissements de terrain ont été enregistrés, des centaines de maisons ont été endommagées voire détruites, ont indiqué les autorités.

Vu l'étendue des dégâts, la majorité des habitants de ce village ne pourront y passer la nuit. Ils devront se rendre dans les villages voisins pour trouver refuge chez des proches ou des amis.

Contemplant sa maison noyée sous la boue, Suad Garanovic, se souvient "d'une avalanche, d'une vague de trois mètres de haut". "C'était comme un tsunami", murmure cet homme d'une cinquantaine d'années.

"Heureusement, on n'a pas eu des morts", dit-il, alors que la Bosnie et la Serbie voisine déplorent près d'une cinquantaine de morts après cinq jours d'intempéries, un bilan appelé certainement à augmenter, nombre de localités étant encore sous les eaux.

Nihad Smajlovic, traverse Topcic Polje pour monter à pied vers le hameau de Bistrica, encore plus touché par les intempéries.

"C'est la deuxième fois que je fuis ma maison. La première, c'était pendant la guerre. Et maintenant, tout comme la première fois, j'ai tout perdu", se lamente cet homme d'une quarantaine d'années qui évoque la guerre inter-communautaire qui a ravagé la Bosnie de 1992 à 1995.

Sur la route vers Zenica, Nisvet Isakovic, 69 ans, est assis sur la glissière de sécurité et observe sa maison, perchée sur une colline et qui menace de s'écrouler, dans le village de Nemila.

"Je dors chez mon petit-fils à Zenica et je viens ici tous les matins regarder ma maison dans laquelle je ne peux plus entrer. J'ai travaillé pendant 40 ans et maintenant je n'ai plus rien", murmure-t-il.

rus-cn/bir

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