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Course contre la montre pour défendre Belgrade, des pics attendus sur la Sava

Course contre la montre pour défendre Belgrade, des pics attendus sur la Sava

Des milliers de secouristes et de volontaires renforçaient les digues à Belgrade le long de la rivière Sava qui devait atteindre de nouveaux pics lundi dans la capitale de la Serbie, pays particulièrement touché par les intempéries qui frappent les Balkans.

Certains, pelles à la main, remplissaient des sacs de sable. D'autres les empilaient dans les endroits les plus vulnérables, le long des douze kilomètres sur lesquels la Sava traverse la capitale, jusqu'à présent épargnée par les inondations qui ont fait au moins 47 morts en Serbie, Bosnie et Croatie.

Le maire de Belgrade Sinisa Mali a précisé que plus de 300.000 sacs de sable avaient été posés dans la capitale sur les bords de la Sava, un affluent du Danube.

"Ici, l'eau est à deux mètres de la digue et son niveau augmente de 2 cm par heure. La situation est sous contrôle pour le moment", a-t-il dit.

Dans la nuit de dimanche à lundi et dans la matinée, les digues érigées par des milliers de volontaires le long de la Sava, notamment à Sabac, Sremska Mitrovica et autour de la centrale thermique Nikola Tesla, ont tenu.

Néanmoins, le temps dans la région était lundi ensoleillé et sec et le niveau de la plupart des petites rivières était en baisse.

Située près d'Obrenovac, une des villes serbes les plus touchées, cette centrale thermique produisant 50% de l'électricité du pays est cernée par les eaux. La défense de cette centrale est jugée cruciale pour la stabilité du système énergétique du pays.

A Obrenovac, les eaux qui avaient atteint jusqu'à deux mètres de hauteur commençaient à décroitre lundi, mais l'évacuation des sinistrés se poursuivait. Les forces de l'ordre interdisaient toujours l'accès à la ville.

Au total près de 8.000 des 20.000 habitants de cette ville ont été évacués.

Le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, a invité les ambassadeurs accrédités à Belgrade et la presse à l'accompagner dans l'après-midi pour constater l'étendue des dégâts dans cette ville sinistrée.

"Je suis accablé, j'ai tout laissé derrière moi, les vaches, les porcs et les poulets", se lamente Veselin Rankovic qui a fui le village de Zabrezje près d'Obrenovac.

"Heureusement, ma femme, mes enfants et mes petits-enfants sont vivants", dit cet homme âgé de 78 ans qui a trouvé refuge dans un centre d'accueil à Belgrade.

"C'est l'Armageddon, je ne sais pas comment décrire la situation autrement", a dit à l'AFP Nedeljko Brankovic, un ingénieur de Belgrade qui a réussi à pénétrer dans Krupanj (sud-ouest) pour évacuer ses parents vers Belgrade.

"Des maisons entières ont été littéralement emportées par les eaux", a ajouté cet homme qui est resté sur place prêter main forte aux secouristes.

La vedette serbe du tennis Novak Djokovic - qui a déjà qualifié ces intempéries de "catastrophe biblique" et appelé la communauté internationale à aider son pays -, a annoncé son intention d'offrir aux sinistrés l'intégralité du prix de 700.000 euros touchés pour avoir remporté le tournoi ATP de Rome, selon la presse locale.

En Bosnie, pays dont un tiers du territoire est sous les eaux, un nouveau danger est venu s'ajouter au calvaire des sinistrés.

En raison surtout des glissements de terrain, les autorités ont mis en garde contre de possibles déplacements de champs de mines antipersonnel datant de la guerre intercommunautaire (1992-95), dont le nombre est estimé à 120.000.

Les panneaux d'avertissement signalant les zones où il y avait des champs de mines ont également été emportés par les eaux.

Samac, où la quasi-totalité des 26.000 habitants ont été évacués par bateaux pneumatiques et par hélicoptères, était toujours sous les eaux comme des dizaines de localités du nord-est de la Bosnie.

Plus de 25.000 sinistrés ont été évacués jusqu'à présent en Serbie et plus de 10.000 en Bosnie.

En revanche, à Maglaj et Doboj (nord de la Bosnie), villes qui avaient été entièrement inondées, l'eau a commencé à décroitre.

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