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Ukraine/présidentielle: milliardaires, nationalistes, pro-russes, et une diva

Ukraine/présidentielle: milliardaires, nationalistes, pro-russes, et une diva

Deux milliardaires, des ultra-nationalistes, des personnalités issues du mouvement de contestation de Maïdan, leurs ennemis pro-russes et une diva: une vingtaine de candidats sont en lice dimanche dans la course à la présidence en Ukraine.

Propriétaire d'une prospère holding produisant les chocolats Roshen, il s'est enrichi dans les années 1990 sur les ruines de l'Union soviétique. A 48 ans et fort d'une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, il est le seul oligarque qui n'a pas hésité à mettre ouvertement sa puissance financière et médiatique - avec la chaîne de télévision Kanal 5 - au service de la contestation pro-européenne à Kiev qui a conduit à la chute du président Viktor Ianoukovitch.

Sa côte de popularité a grimpé en flèche malgré son passé de transfuge: il a été l'un des fondateurs du Parti des régions, ex-formation de Viktor Ianoukovitch et son ministre de l'Economie. Elu président, il promet de régler le problème avec la Russie et l'insurrection séparatiste en trois mois". Il est crédité de 44% des intentions de vote.

Célèbre en Occident, la diva à la tresse blonde, icône de la révolution pro-occidentale de 2004 est réapparue sur le devant de la scène en février juste après sa libération de prison où l'avait enfermée la justice de l'ex-président Viktor Ianoukovitch.

Prenant la parole sur une chaise roulante devant la foule qui pleurait les morts de la répression sanglante de Maïdan, la dame de fer de 53 ans reçoit un accueil mitigé.

Depuis, elle multiplie les déclarations choc, lance un mouvement de "résistance" à l'agression russe, promet l'adhésion à l'Union européenne et un référendum sur une adhésion à l'Otan. Rien n'y fait: elle ne recueille que 8% des intentions de vote, malgré un rebond ces derniers jours.

Enrichie dans le tumulte des années post-soviétique, un passé plein de zones d'ombres, elle promet une lutte sans merci contre les oligarques et une "troisième révolution" si elle n'est pas élue.

A 54 ans et crédité de 7% des intentions de vote, il veut rétablir les relations économiques avec la Russie malgré la crise sans précédent entre les deux Etats que certains qualifient de "guerre non déclarée".

Ancien banquier et milliardaire, il était directeur de la campagne de Viktor Ianoukovitch qui a conduit en 2004 à la révolution orange et au fiasco pour son candidat. Après avoir pris ses distances, il a de nouveau rejoint le camp de M. Ianoukovitch en 2010, devenant vice-Premier ministre et conduisant une très impopulaire réforme des retraites.

Seul candidat de poids ouvertement pro-russe, il a déploré dans une interview à l'AFP de ne pas pouvoir mener campagne pour des raisons de sécurité dans les régions séparatistes de l'Est où les insurgés armés ne reconnaissent pas la légitimité de la présidentielle ukrainienne.

Ex-ministre de la Défense et partisan de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan, il estime que Vladimir Poutine a lancé la troisième guerre mondiale et prône des mesures radicales pour faire face à l'"agression" russe. A 56 ans, il jouit d'une certaine popularité auprès des anciens manifestants du Maïdan mais n'est crédité que de 7,5% des intentions de vote.

Ex-gouverneur de l'ancienne capitale ukrainienne Kharkiv, Mikhaïlo Dobkine a soutenu les violences contre les manifestants pro-européens à Kiev qu'il avait qualifiés de "monstres" et de "clowns". Il s'illustre par ses méthodes musclées contre les opposants.

Après avoir flirté avec les idées séparatistes, il se présente désormais à 44 ans comme partisan d'une "Ukraine unie" malgré les poursuites judiciaires pour "atteinte à l'intégrité territoriale" du pays dont il fait l'objet. Mal aimé à Kiev où ses affiches de campagne sont systématiquement vandalisées, il est crédité de 2,6%.

A 45 ans, Oleg Tiagnibok, le patron du parti Svoboda, a réussi à s'imposer sur la scène politique grâce à son rôle dans le mouvement du Maïdan et malgré une réputation d'antisémitisme qui lui colle à la peau. La discipline de son parti et son service d'ordre efficace pour protéger les manifestants ont permis à plusieurs membres de son parti d'entrer dans le gouvernement provisoire. Mais lui-même est passé au second plan ces dernières semaines.

Dmytro Iaroch, est la bête noire des Russes qui le recherchent pour "terrorisme". A 42 ans, le leader du mouvement ultranationaliste paramilitaire Pravy Sektor, qui a radicalisé la contestation du Maïdan à coups de cocktails molotov contribuant à la chute de Viktor Ianoukovitch est considéré comme "fasciste" dans les régions pro-russes du pays.

neo/kat/glr

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