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Montée en puissance en Somalie pour contrer les shebab

Montée en puissance en Somalie pour contrer les shebab

Des avions de la force africaine en Somalie ont mené dimanche des frappes contre un bastion des shebab liés à Al-Qaïda alors que, pour la première fois, une force des Nations unies s'est déployée à Mogadiscio pour assurer la protection de l'ONU, cible d'attaques des insurgés.

Ces actions interviennent sur fond de nouvelles menaces d'attaques des shebab et de leurs alliés dans la région, notamment au Kenya voisin, qui ont poussé les pays occidentaux à renforcer leurs mesures de sécurité.

Selon des témoins et des insurgés, les raids aériens ont visé la région de Jilib, à quelque 320 km au sud-ouest de Mogadiscio.

La force africaine soutenue par l'ONU (Amisom), qui compte quelque 22.000 hommes, a lancé en mars une offensive afin de libérer les villes qui restent tenues par les shebab.

"J'ai entendu deux explosions, des avions de combat survolaient Jilib", a indiqué Osman Mohamad, un habitant de cette localité stratégique dans le sud-ouest du pays.

Un haut commandant des shebab, cheikh Ibrahim Abou Hamze, a reconnu que des avions avaient bombardé la ville, mais selon lui sans faire de victimes.

"L'adversaire a essayé de terroriser les enfants et les femmes en lâchant des bombes sur les environs de la ville, mais grâce à Dieu, il n'y a eu aucune victime", a ajouté Abou Hamze, joint par téléphone.

Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir d'où venaient les avions, mais le Kenya fait partie de la force africaine déployée en Somalie et son aviation a été utilisée dans le passé dans des attaques contre des positions shebab.

Selon des témoins, les bombes se sont écrasées sur la route principale qui va vers Kismayo, à la sortie sud de la ville.

Les shebab, qui contrôlaient la quasi-totalité du centre et du sud de la Somalie, ont été chassés d'une grande partie de leurs fiefs par les forces gouvernementales et africaines.

Mais ils tiennent encore de larges zones rurales et privilégient désormais des tactiques de guérilla. Ainsi, après avoir été évincés de la capitale il y a deux ans, ils continuent d'attaquer des cibles à Mogadiscio, maintenant une situation de chaos dans ce pays très pauvre qui peine à sortir de la guerre.

Le même jour, une force "défensive" de 400 militaires ougandais s'est d'ailleurs déployée dans Mogadiscio pour protéger le personnel et les installations de l'ONU dans la capitale.

Cette force est normalement basée dans l'aéroport très sécurisé qui abrite également la Mission des Nations unies en Somalie (Unsom).

Les shebab ont récemment mené des attaques de plus en plus complexes à Mogadiscio contre des cibles très protégées.

En juin 2013, ils ont attaqué une base sécurisée de l'ONU dans le centre-ville, tuant 16 personnes.

"Le déploiement de cette unité de la Garde de l'ONU est une étape importante alors que nous continuons d'étendre nos activités de soutien à la population somalienne", a indiqué le représentant spécial de l'ONU en Somalie, Nicholas Kay, lors d'une cérémonie marquant le début de cette mission.

Des soldats ougandais se trouvent déjà dans le pays dans le cadre de la force africaine qui lutte contre les shebab.

Au Kenya voisin, en proie également à des attaques de groupes islamistes, Washington a annoncé samedi qu'il envisageait de réduire les effectifs de son ambassade, par crainte de nouveaux attentats.

Au moins dix personnes ont été tuées et 90 blessées vendredi dans un attentat sur un marché de Nairobi.

En raison de la situation sécuritaire, plusieurs pays occidentaux - Royaume-Uni, France, Australie, Etats-Unis - ont relevé ces derniers jours leur niveau d'alerte sur le Kenya, déconseillant particulièrement les déplacements à Mombasa et pour certains sur une partie ou la totalité de la côte kényane, en raison de "menaces terroristes". Et de nombreux touristes ont été évacués ces derniers jours.

Le Kenya, visé par plusieurs attentats depuis qu'il a envoyé son armée combattre les shebab en Somalie en octobre 2011, a connu ces derniers mois une recrudescence d'attaques.

Quant à la Somalie, ravagée par la guerre civile depuis 1991, elle risque une catastrophe alimentaire en raison des très faibles pluies, moins de trois ans après une famine meurtrière, si les organisations humanitaires ne reçoivent pas plus de fonds, a averti l'ONU la semaine dernière.

Pour 2014, les agences de l'ONU ont demandé 933 millions de dollars pour la Somalie mais n'ont reçu jusqu'ici que 15% de ce montant. L'an dernier à la même époque, elles en avaient reçu le double.

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