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Le bilan des pires intempéries depuis un siècle dans les Balkans s'aggrave

Le bilan des pires intempéries depuis un siècle dans les Balkans s'aggrave

Le nombre des victimes des pires intempéries depuis un siècle dans les Balkans a dépassé dimanche la quarantaine, alors qu'en Serbie on redoutait une crue de la Sava qui mettrait en danger de nouvelles localités et surtout une importante centrale thermique.

A proximité d'Obrenovac, ville sinistrée près de Belgrade, la rivière menace une centrale thermique qui produit 50% de la consommation nationale d'électricité.

Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a souligné qu'il s'agissait de l'"ouvrage le plus important du pays" et qu'il fallait le protéger à tout prix.

Selon un journaliste de l'AFP sur place, l'ouvrage est presque entièrement isolé par les eaux. Une dizaine d'hommes s'employait à empiler des sacs de sables en guise de murs de défense pour éviter que les eaux n'inondent la centrale en cas de crue.

Un peu plus au nord-ouest, en amont de la Sava, des milliers de volontaires de Sremska Mitrovica et d'autres villes serbes ont renforcé durant la nuit les digues avec pas moins d'un million de sacs de sable, a raconté à l'AFP un volontaire Veljko Jankovic, 34 ans.

L'énorme rivière boueuse est pour l'instant retenue par cette fortification de dernière minute. Elle emporte tout sur son passage.

"Je suis venue de Novi Sad (nord) pour aider. Je ne pouvais plus regarder la télévision sans rien faire", dit Radmila Bursac, 26 ans.

A Obrenovac, ville à 90% submergée par les eaux, la majorité des 20.000 habitants ont déjà été évacués.

La télévision d'Etat a diffusé des images montrant une demi-douzaine de vaches qui sont parvenues à monter sur le toit d'une grange et auxquelles un hélicoptère des secours fournissait du foin.

Des secouristes à bord d'un bateau pneumatique ont sauvé un chien perdu en détresse qui aboyait au milieu des eaux sur le toit d'une voiture, selon les mêmes images.

Au moins 44 personnes ont péri dans les Balkans, notamment en Bosnie et Serbie, où les intempéries ont fait des dizaines de milliers de sinistrés.

"Malheureusement, on estime que le nombre de morts sera encore plus important", a dit M. Vucic.

"Ce qui nous est arrivé se produit une fois tous les mille ans, pas une fois tous les cent ans. Nous sommes parvenus à éviter une catastrophe encore plus grave grâce à une bonne organisation", a-t-il assuré.

En Bosnie, dans les seules régions de Samac et Bijeljina, environ 10.000 personnes ont été évacuées.

"On entre en ville avec anxiété, par peur de ce qu'on pourrait y découvrir", a dit le maire de Samac, Samo Minic.

En raison surtout des glissements de terrain, les autorités ont mis en garde contre de possibles déplacements de champs de mines antipersonnel datant de la guerre intercommunautaire (1992-95), dont le nombre est estimé à 120.000.

Plusieurs pays de l'Union européennes, des Balkans et la Russie ont dépêché dans les deux pays des dizaines de secouristes, ainsi que des médicaments et des vivres.

A Belgrade, des milliers de volontaires n'ont cessé de renforcer les digues avec des sacs de sables. Le maire de la capitale, Sinisa Mali, a assuré que la ville était "prête pour la vague" qui s'en rapproche.

Des milliers de personnes vivant dans les zones qui n'ont pas été touchées par les intempéries sont allées prêter main forte à leurs compatriotes.

En Bosnie, pays ethniquement divisé depuis la guerre meurtrière des années 1990, des musulmans sont allés aider les sinistrés dans les régions serbes. A leur tour, des musulmans sinistrés de la région de Zenica ont été accueillis dans des écoles de Zepce, une localité croate.

En Croatie, plusieurs milliers de personnes ont été évacuées dans l'est du pays, notamment de la localité de Gunja envahie par les eaux, a rapporté la télévision nationale.

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