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Grèce: avant les européennes, bataille gauche/droite serrée aux élections locales

Grèce: avant les européennes, bataille gauche/droite serrée aux élections locales

La Grèce a envoyé dimanche un message incertain au premier tour des élections locales, donnant un coup de fouet à la gauche radicale à Athènes et sa région mais confortant en province beaucoup de sortants de la coalition droite-socialistes au pouvoir, une semaine avant les européennes.

La forte avance donnée à la gauche anti-austérité Syriza par le sondage de sortie des urnes dans la région capitale s'est réduite au fil des heures, mais le parti d'Alexis Tsipras espère creuser l'écart au second tour, qui coïncide avec les élections européennes.

"Les meilleurs buts sont marqués à la deuxième mi-temps", a commenté le dirigeant de Syriza qui est aussi candidat de la gauche européenne à la tête de la Commission.

A 21h00 GMT, les résultats étaient encore partiels, portant sur environ 30% des voix. Avec 23,5% des voix, la trentenaire Syriza Rena Dourou devra miser sur un excellent report de voix pour emporter la région d'Athènes, l'Attique, qui comprend un tiers du corps électoral. Son adversaire, apparenté socialiste, la talonne à 22%.

Même incertitude pour la mairie d'Athènes où le candidat du Syriza à 19,9% est au coude à coude avec l'actuel maire, Georges Kaminis, à 21,1%, indépendant mais soutenu par les socialistes.

Le Syriza n'a jamais caché sa volonté de faire de ces élections municipales et régionales, dans les 325 communes et 13 régions du pays, un tremplin vers des législatives anticipées après deux années de pouvoir pour la coalition droite-socialistes qui a poursuivi la mise en oeuvre d'une politique d'austérité drastique, accompagnée d'une envolée du chômage.

Le gouvernement d'Antonis Samaras se prévaut au contraire d'une "stabilisation" politique et économique après six ans de profonde récession et pose ces élections en alternative, la "stabilité" ou l'aventure en cas de victoire de la gauche.

"La Grèce doit montrer qu'elle a la stabilité qu'elle mérite" et ne pas "ramener le pays en arrière", a-t-il répété dimanche soir.

Pour la première fois depuis la chute de la dictature en 1974, le parti Nouvelle Démocratie qu'il dirige n'aura pas de représentant au second tour des municipales à Athènes où une candidature dissidente a handicapé la droite.

Le candidat et porte-parole du parti néonazi Aube dorée, Ilias Kassidiaris, pointe en quatrième position dans la capitale avec un score particulièrement élevé de 16% malgré une inculpation comme la plupart des parlementaires du parti pour participation à "une organisation criminelle".

La coalition au pouvoir se rassure en revanche en région où plusieurs sortants pro-gouvernementaux semblaient pouvoir être reconduits. Un résultat jugé "positif et indiscutable" par le Premier ministre.

L'ambition du Syriza était de se maintenir dans neuf régions au second tour. En l'état des résultats, il serait présent au second tour dans cinq régions dont celle d'Athènes. Nouvelle Démocratie ou apparentés arriverait en tête dans huit régions.

Huit régions sont actuellement détenues par les socialistes du Pasok qui limite la casse alors que les intentions de vote au niveau national et pour les européennes le font apparaître en chute libre.

La dernière confrontation électorale remonte aux législatives de juin 2012 dans un climat tendu par les conjectures sur une sortie de la Grèce de la zone euro. La gauche radicale, qui plafonnait jusqu'alors à moins de 5% des votes, avait été propulsée seconde force politique du pays avec 27% des voix, derrière Nouvelle démocratie.

Si le scrutin local se polarise sur le duel Nouvelle Démocratie/Syriza, il révèle aussi l'atomisation du paysage politique après des décennies de bipartisme et confirme la tendance à une abstention massive: 40% des dix millions d'électeurs ne se sont pas déplacés.

Electeur de Syriza venu voter dans le centre d'Athènes, Jason, physiothérapeute de 35 ans, a tenu à envoyer "un message": "ceux qui nous ont menés à la faillite ne peuvent être ceux qui nous en sortent".

Alexandre Voudouris, 40 ans, a voté lui sur des "considérations locales" et attendra les européennes pour "dire ce qu'(il) pense de tout ça".

Selon un sondage à la sortie des bureaux de vote pour l'hebdomadaire Vima, le Syriza réaliserait dimanche prochain aux européennes 27,4% contre 22,7% pour la droite.

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