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Nucléaire iranien: un accord reste possible après le coup d'arrêt à Vienne

Nucléaire iranien: un accord reste possible après le coup d'arrêt à Vienne

Un accord international sur les limites du programme nucléaire iranien reste possible, continuent de penser experts et diplomates après une semaine de surplace diplomatique à Vienne.

Les divergences sont "importantes, mais pas insurmontables", estime pour l'AFP Kelsey Davenport, de l'Arms Control Association.

Pour cette spécialiste, "les négociateurs des deux camps s'attendaient à des obstacles, mais s'ils font preuve de souplesse et de créativité, un accord peut être trouvé".

Les puissances du "5+1" (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et l'Iran espéraient que leur réunion, la quatrième depuis février, permettrait d'amorcer la rédaction d'un accord final devant mettre un terme à plus d'une décennie de controverse sur le programme nucléaire de Téhéran.

Il n'en a rien été. Après plusieurs succès, la marche à franchir dans les discussions a paru cette fois trop haute.

"Les divergences étaient trop importantes pour commencer la rédaction du texte", a ainsi expliqué le négociateur en chef de l'Iran, le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, ajoutant qu'aucun "progrès sensible" n'avait été réalisé et que les écarts étaient "trop larges".

"Cela a été un processus vraiment lent et difficile, et nous sommes inquiets du peu de temps qu'il reste", lui faisait écho un diplomate américain.

"Il y a encore des divergences énormes, et il faut vraiment davantage de réalisme de l'autre côté", a commenté un autre diplomate occidental. "Nous nous attendions à un peu plus de flexibilité".

Les négociateurs sont convenus de se retrouver dans la capitale autrichienne. Mais ils n'ont pas annoncé de date pour leur prochaine rencontre, ni diffusé de communiqué commun comme cela avait été le cas pour les trois premières séries de négociations.

Ces négociations visent à limiter le programme nucléaire iranien pour garantir son caractère uniquement civil, en échange de la levée de sanctions qui étouffent l'économie de l'Iran.

L'enrichissement d'uranium, l'une des deux voies permettant d'obtenir le matériau d'une bombe atomique, est le point central dans les discussions.

Les grandes puissances veulent que l'Iran réduise le nombre de ses centrifugeuses, ce qui constitue pour la République islamique une "ligne rouge".

"Les Occidentaux voudraient voir le nombre de centrifugeuses en Iran divisé par quatre ou cinq. Les Iraniens, en revanche, considèrent que pour répondre aux besoins à venir de leur recherche et de leur production d'électricité nucléaire, il leur faudrait au moins 50.000 centrifugeuses du modèle actuel", explique à l'AFP l'ancien ambassadeur français en Iran de 2001 à 2005, François Nicoullaud.

"L'écart entre les positions de départ est donc immense".

Il ne s'agit toutefois pas de l'unique problème à résoudre.

Le réacteur à eau lourde d'Arak, qui pourrait permettre de produire du plutonium - l'autre voie d'accès à la bombe -, et l'enquête de l'Agence internationale de l'énergie atomique sur de possibles recherches nucléaires militaires de l'Iran dans le passé sont les autres points d'achoppement.

Pour Mark Hibbs, de la fondation Carnegie, ce dernier point est central.

"Comme un accord avec l'Iran suppose que l'Iran sera traité comme tout autre pays ne disposant pas de l'arme nucléaire, l'AIEA a besoin que l'Iran lui dise où il en est en matière de savoir-faire nucléaire militaire, explique-t-il à l'AFP.

Les diplomates, sans rien minimiser des difficultés, demeurent pour l'heure convaincus que celles-ci peuvent être aplanies d'ici à la date butoir du 20 juillet, lorsque l'accord temporaire de Genève arrivera à son terme.

"Toute négociation connaît ses bons jours et ses mauvais jours. Il y a des hauts et des bas. Ce n'était pas totalement inattendu", commente une diplomate américaine. "Nous pensons que nous pouvons encore y arriver".

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