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Bertrand Bonello intéressé par les hauts créatifs et les bas dépressifs de Saint Laurent

Bertrand Bonello intéressé par les hauts créatifs et les bas dépressifs de Saint Laurent

Avec "Saint Laurent", Bertrand Bonello montre ce que "cela coûtait au couturier d'être Yves Saint Laurent tous les jours", avec "ses grands hauts créatifs et ses grands bas dépressifs", a-t-il expliqué dans un entretien à l'AFP

Q: Qu'avez-vous voulu montrer avec ce film?

R: "Une difficulté de créer dans la vie d'un couturier régie par un calendrier extrêmement strict, de dates strictes de collections chaque année. Chez lui, cela a toujours été une douleur, même s'il y est toujours arrivé. Et cette douleur il la vit par des très, très grands hauts créatifs et des très, très grands bas dépressifs. C'est cette espèce de contraste, de cotoiement qui m'intéressait.

Tout le film est bâti sur des contrastes - le jour/la nuit, le haut/le bas, la créativité/la morbidité - c'est comme cela que le film prend sa forme. Le personnage de Saint Laurent c'est aussi une folie esthétique sur les objets, sur les maisons. Tout homme est multiple, et celui-ci est encore plus multiple.

Q: Le choix de Gaspard Ulliel s'est-il imposé d'emblée et pourquoi l'avoir choisi?

R: "Le choix de Gaspard ne s'est pas fait d'entrée mais son nom est arrivé vite par sa ressemblance. Mais je ne pense pas que la ressemblance suffise. Et parfois je m'en suis même méfié. J'ai quand même tenu à faire deux/trois mois d'essais, rencontré d'autres personnes. Gaspar a été le meilleur choix et surtout pendant les essais on s'est aperçu qu'on arriverait ensemble à fabriquer ce personnage et à travailler ensemble.

Q: A l'ère du numérique, vous avez tourné en 35 mm pourquoi?

R: "C'était beaucoup plus judicieux pour ce film-là. Sans entrer dans les considérations technologiques, le 35mm a beaucoup plus de texture, plus de richesse dans les couleurs, sur les peaux, les tissus. Cela m'aurait semblé une aberration de faire un film sur Saint Laurent avec du digital. C'est quelque chose de l'ordre de la sensation organique. Le digital n'en est pas encore là. Et même si les salles de cinéma sont équipées en numérique cela valait le coup car la base argentique de l'enregistrement des images est plus vivante, moins froide".

da/pjl/ei

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