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Turquie: la compagnie qui exploite la mine de Soma dément toute "négligence"

Turquie: la compagnie qui exploite la mine de Soma dément toute "négligence"

La compagnie privée qui exploite la mine de charbon de Soma, dans l'ouest de la Turquie, où 284 mineurs ont été tués mardi dans un accident, a démenti vendredi toute "négligence".

"Nous n'avons commis aucune négligence dans cet accident", a affirmé Akin Celik, le directeur d'exploitation de Soma Kömür Isletmeleri lors d'une conférence de presse à Soma.

"Ca fait vingt ans que je travaille dans la mine. J'ai travaillé sur quinze sites différents, nous sommes une entreprise qui ne laisserait pas son personnel prendre le moindre risque mortel", a ajouté M. Celik, qui a été fréquemment pris à partie par la presse turque.

Ce responsable de l'entreprise a assuré ne pas avoir encore déterminé les causes précises du drame.

"On ne sait toujours pas pourquoi l'accident s'est produit, on n'en est pas encore arrivé à ce point-là", a-t-il affirmé.

Il a toutefois évoqué l'hypothèse d'une explosion de poussière de charbon, c'est-à-dire une combustion rapide de particules en suspension dans l'air dans un milieu confiné. Les poussières de charbon sont un risque minier important.

Un autre responsable de la compagnie, Ramazan Dogru, a rejeté le scénario d'un court-circuit sur un transformateur électrique dans le puits, évoqué juste après l'accident.

"Cela n'a rien à avoir avec un transformateur", a-t-il dit.

Pressés de question, les responsables de Soma Kömür Isletmeleri ont également admis que la mine ne disposait pas de chambre de sécurité pour accueillir les mineurs en cas de dégagement de gaz toxique.

"Celle que nous avions là, nous l'avons fermée", a concédé M. Dogru devant une carte de la mine, "nous en construisons une nouvelle là, en ce moment".

"Dans notre mine, les chambres de sécurité étaient trop petites pour le nombre de travailleurs, il nous fallait les agrandir", a renchéri M. Celik. "Mais le vrai problème, c'est que tout s'est passé en trois à cinq minutes", a-t-il plaidé, "l'incident se produit et le gaz se propage tellement vite que tous les travailleurs sont exposés entre trois à cinq minutes".

Le PDG de la compagnie, Alp Gürkan, a pour sa part évoqué une "tragédie incroyable", affirmant que la mine respectait toute les normes de sécurité.

"Comme vous le voyez, tous nos employés travaillaient dans des conditions optimales de sécurité", a-t-il lancé en brandissant une photo de mineurs dans une galerie.

M. Gürkan est accusé depuis l'accident par la presse d'avoir fait primer la rentabilité sur la sécurité des mineurs.

En 2012, dans un entretien à journal turc, le même homme d'affaires s'était vanté d'être parvenu à réduire les coûts de production à 24 dollars la tonne contre 130 dollars avant la privatisation de la mine, divisant ainsi par cinq les coûts de production.

pa-ba/fw

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