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Présidentielle en Guinée-Bissau : Nuno Nabiam, l'ingénieur outsider proche de l'armée

Présidentielle en Guinée-Bissau : Nuno Nabiam, l'ingénieur outsider proche de l'armée

Candidat indépendant au second tour de l'élection présidentielle de dimanche en Guinée-Bissau, Nuno Gomes Nabiam est un ingénieur civil qui veut avant tout rendre la stabilité à son pays, théâtre de nombreux coups d'Etat depuis son indépendance en 1974.

"La Guinée-Bissau est au-dessus de tout. Je vais travailler pour assurer la stabilité et l'union de tous les Bissau-Guinéens", avait déclaré le 30 avril à Bissau M. Nabiam, 51 ans.

Candidat sans étiquette mais notoirement soutenu par le Parti de la rénovation sociale (PRS), la deuxième formation du pays, et par des chefs de l'armée, M. Nabiam est arrivé en seconde position au premier tour de la présidentielle le 13 avril, avec 24,79% des suffrages, derrière José Mario Vaz, candidat du premier parti du pays (le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), qui a recueilli 40,89% des voix .

Les deux hommes se sont engagés devant la presse à accepter les résultats du scrutin.

Dans un entretien avec un journaliste de l'AFP le 11 mai, Nuno Gomes Nabiam s'est dit confiant en sa victoire, en se posant en rassembleur.

"Je suis le candidat du consensus. (...) Je représente toute la Guinée-Bissau dans toute ses composantes sociales. Et une fois élu, je serai le président de tous les Bissau-Guinéens sans distinction d'ethnies, de religions ou d'origine", a-t-il affirmé.

En dépit de son air austère, "c'est un homme calme, gentil, qui s'occupe bien de sa famille", dit de lui son épouse, Kurumba Djalo, apparue à ses côtés durant la campagne mais peu prompte à s'exprimer en public.

Né à Bissau, père de deux enfants, M. Nabiam est un ingénieur de l'aviation civile formé en Russie. Il s'est ensuite rendu aux Etats-Unis où il a obtenu une maîtrise en gestion des entreprises et y a fait des affaires avant de rentrer en Guinée-Bissau en 2011.

A son retour au pays, il a investi dans des initiatives privées, sans grands succès. En 2012, il a été nommé directeur de l'aviation civile, poste qu'il occupe toujours.

Il se présente pour la première fois à la présidentielle.

D'après son directeur de campagne Julhano Fernandes et son frère cadet Luis Nabiam, il est venu à la politique "par hasard".

"Il n'avait aucune intention de se lancer dans la politique à son retour des Etats-Unis", il voulait "faire fortune" comme homme d'affaires, explique Luis Nabiam, selon lequel c'est l'ex-président (2000-2003) Kumba Yala, décédé le 4 avril, qui lui a proposé d'être candidat.

Kumba Yala avait ouvertement manifesté son soutien à Nuno Gomes Nabiam en dépit de la présence dans la course pour le premier tour de scrutin d'un candidat de sa propre formation, le Parti de la rénovation sociale.

Mais à Bissau beaucoup soulignent que Nuno Gomes est surtout très apprécié de l'armée, qui est à l'origine de nombreux coups d'Etat dans l'histoire de la Guinée-Bissau et dont des responsables sont accusés de trafic de drogue.

Les proches de M. Nabiam et la hiérarchie militaire démentent cependant qu'il soit le candidat officieux de l'armée.

aye-cs/de

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