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Menaces d'attentats au Kenya: des centaines de touristes britanniques évacués

Menaces d'attentats au Kenya: des centaines de touristes britanniques évacués

Des centaines de touristes britanniques étaient évacués vendredi de la côte du Kenya par des vols affrétés par leurs agences de voyage après les mises en garde de Londres et plusieurs pays occidentaux contre une "menace terroriste".

Thomson et First Choice, filiales du plus gros voyagiste d'Europe, TUI Travel, coté à Londres, ont annoncé vendredi avoir annulé tous leurs vols vers Mombasa jusqu'au 31 octobre inclus.

"Par mesure de précaution nous avons également pris la décision de rapatrier vers le Royaume-Uni tous nos clients actuellement en vacances au Kenya", ont-elles annoncé dans un communiqué.

Une porte-parole des deux entités a indiqué à l'AFP qu'environ 400 clients séjournaient actuellement dans la région de Mombasa. "Un premier avion a atterri vendredi matin à (l'aéroport londonien de) Gatwick. Le reste des vacanciers devraient arriver ce soir", a-t-elle ajouté.

"Hier (jeudi) un avion charter a emmené 250 touristes britanniques. Un autre avion est attendu aujourd'hui et devrait en emmener d'autres", a confirmé Adam Sheikh, chargé du tourisme au sein des autorités du canton kényan de Kwale, qui s'étend sur l'ensemble de la côte au sud de Mombasa.

Ce responsable s'est dit "choqué", n'estimant pas le "niveau d'insécurité (...) particulièrement élevé"

A l'aéroport de Mombasa, où un vol vers Londres était prévu à 15H00 (12H00 GMT), les touristes interrogés par l'AFP semblaient plutôt mécontents d'être forcés à rentrer.

"Je pense que c'est sûr, j'aurais préféré rester", a déclaré Barbara Dunbar, la quarantaine, arrivée mardi seulement à Diani, localité balnéaire prisée à une trentaine de kilomètres au sud de Mombasa et qui ne figure d'ailleurs pas dans les zones déconseillées par Londres.

Ben Sheldrick, touriste d'environ 25 ans, aurait lui aimé "qu'on (lui) laisse le choix", de rester ou partir.

Mercredi, le Foreign Office britannique a "déconseillé tout voyage non essentiel" à Mombasa, deuxième ville du pays, et sur une partie de la côte kényane, dont elle est la principale ville, deux jours après des avertissements similaires de la France - qui a limité son alerte à la ville de Mombasa - et de l'Australie.

Le Canada déconseille aussi depuis début mai tout voyage dans la région de Mombasa, touchée le 3 mai par deux attentats à la bombe, l'un contre un bus dans le centre-ville qui a fait quatre morts, l'autre près de l'entrée d'un hôtel de bord de mer accueillant des touristes occidentaux, qui n'a pas fait de victime.

Par ailleurs, une voiture piégée, au dispositif sophistiqué et prêt à l'emploi, a été découverte mi-mars à Mombasa.

Les autorités kényanes ont qualifié jeudi d'"actes inamicaux" les avertissements des pays occidentaux sur la côte kényane.

Les acteurs du tourisme, qui représente une part importante de l'économie et de l'emploi du Kenya, se sont inquiétés de cette mesure de rapatriement pour la santé du secteur, déjà mal en point.

"Nous sommes surpris, il n'y a pas de danger grave imminent pour justifier ces mesures. Cela va être un coup dur pour le secteur du tourisme. La haute saison devait commencer en juillet", a expliqué Sam Ikwaye, un cadre de l'Association des hôteliers et restaurateurs du Kenya, soulignant que de nombreux contrats étaient par ailleurs signés à cette période en vue de la saison suivante.

M. Ikwaye a estimé que les hôtels de la région pourraient voir jusqu'à 70% de leurs recettes s'envoler et s'est inquiété que les touristes d'autres pays soient également rapatriés.

Selon les chiffres les plus récents, le secteur représentait directement ou indirectement 14% du PNB et fournissait quelque 700.000 emplois directs ou indirects, soit environ 12% des emplois du pays.

Mohammed Hersi, patron du groupe hôtelier Heritage, a estimé que "de nombreux emplois allaient disparaître et que l'alerte émise par Londres allait "avoir des répercussions à long terme sur le tourisme au Kenya".

Le Kenya, réputé pour ses safaris et ses plages de sable blanc, a reçu à peine plus d'un million de visiteurs en 2013, soit une baisse de plus de 11% par rapport à 2012, attribuée par les autorités aux "menaces terroristes".

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