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Les Européens à Kiev pour apporter leur soutien au gouvernement avant la présidentielle

Les Européens à Kiev pour apporter leur soutien au gouvernement avant la présidentielle

Les ministres polonais et suédois des Affaires étrangères, principaux lobbyistes de l'Ukraine au sein de l'Union européenne, sont venus apporter leur soutien aux autorités de Kiev confrontées à une insurrection armée pro-russe et un risque de partition à neuf jours de la présidentielle.

Le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski qui a brandi cette semaine le spectre d'une partition douloureuse voire d'une "chute" de l'Ukraine va s'entretenir dans la matinée avec son homologue ukrainien Andriï Dechtchitsa et le président par intérim Olexandre Tourtchinov.

"Des réformes difficiles sont mises en place en dépit d'une rébellion financée de l'étranger dans le Donbass", région de l'Est en proie à une insurrection armée pro-russe, s'est félicité M. Sikorski sur son compte Twitter.

Son homologue suédois Carl Bildt va également rencontrer M. Tourtchinov après avoir visité la veille la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, proche de la péninsule de Crimée rattachée en mars à la Russie après trois semaines d'occupation militaire par des forces russes et un référendum controversé.

Leurs visites interviennent au lendemain des menaces américaines de "faire saigner" l'économie russe, déjà mal en point, à coups de nouvelles sanctions si la Russie cherchait à empêcher la tenue en Ukraine du scrutin présidentiel du 25 mai, crucial pour l'avenir du pays.

Dans ce contexte de tensions accrues, un navire de reconnaissance français est entré jeudi dans la mer Noire, renforçant la présence internationale dans la région, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.

Sur le terrain les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes armés se multiplient dans l'Est près d'un mois après le lancement d'une opération militaire qui visait à rétablir le contrôle de Kiev sur les régions sécessionnistes.

"Nous ne devons en aucun cas cesser l'opération antiterroriste", a déclaré le chef des services de sécurité (SBU) Valentin Nalyvaïtchenko sur la chaîne Kanal 5.

Sur le terrain, la Banque centrale ukrainienne a annoncé jeudi soir la fermeture de sa branche dans la région de Donetsk et évacué le personnel après des menaces des séparatistes.

Contrôlée en grande partie par les insurgés armés pro-russes, la région de Donetsk avec celle voisine de Lougansk ont proclamé leur "souveraineté" à l'issue d'un référendum séparatiste dimanche dénoncé comme "illégal" par Kiev et les Occidentaux.

Près de Slaviansk, bastion des séparatistes, l'armée ukrainienne a installé des postes de contrôle appuyés par des chars, des hélicoptères et des équipements de défense antiaérienne afin d'isoler la ville.

La région semble toutefois échapper de plus en plus au contrôle de Kiev et seulement un tiers de ses électeurs sont prêts à participer à la présidentielle, selon les derniers sondages.

A Londres, un responsable du Département d'Etat américain a évoqué la possibilité de nouvelles sanctions économiques contre Moscou. Les premières séries adoptées par Washington et Bruxelles contre Moscou visaient "à faire usage du scalpel plutôt que du marteau". Mais, a-t-il ajouté après une rencontre à Londres entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et ses homologues britannique, français, allemand et italien, "nous pouvons faire beaucoup de choses pour provoquer ce saignement".

Américains et Européens oeuvrent pour "envoyer un message aux séparatistes pro-russes et à Moscou les prévenant que toute tentative d'empêcher les élections créera de nouveaux préjudices à la Russie, dont des sanctions sectorielles" a prévenu ce haut responsable, rappelant les "vulnérabilités" de l'économie russe.

Depuis le début de la crise ukrainienne, qui a engendré la pire confrontation entre l'Occident et la Russie depuis la chute de l'URSS en 1991, Washington et Bruxelles ont pris des sanctions diplomatiques et économiques sans précédent contre des sociétés russes et des dizaines de personnalités russes.

La présidentielle du 25 mai, convoquée après la destitution en février de Viktor Ianoukovitch, est jugée "cruciale" par les Occidentaux pour sortir de la crise.

La Russie en a longtemps rejeté le principe avant que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, n'adoucisse le ton, estimant que le scrutin pourrait effectivement aller "dans le bon sens".

Moscou prévoit toutefois des manoeuvres aériennes près des frontières ukrainiennes le jour de la présidentielle, dénoncées par Kiev comme "une forme de pression brutale".

Dans son bras de fer avec l'Ukraine et l'Europe, avec une arme, le gaz, qu'il affectionne particulièrement, Vladimir Poutine a déclaré jeudi n'avoir reçu aucune "proposition concrète" de l'Union européenne concernant les paiements de l'Ukraine pour les livraisons de gaz russe.

Moscou a menacé de couper les approvisionnements vers l'Ukraine dès le 3 juin si celle-ci ne réglait pas à l'avance sa facture pour juin, qui s'établit à 1,66 milliard de dollars, au risque de perturber les livraisons vers l'Union européenne comme lors des "guerres du gaz" de 2006 et 2009.

bur-neo/kat/abk

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