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Résidence de Zuma: la justice examinera le rapport de la médiatrice sud-africaine

Résidence de Zuma: la justice examinera le rapport de la médiatrice sud-africaine

Le gouvernement sud-africain a annoncé jeudi qu'il allait saisir la justice pour examiner le rapport de la médiatrice de la République sur les travaux effectués aux frais du contribuable par le président Jacob Zuma dans sa résidence privée.

La médiatrice Thuli Madonsela, chargée de veiller au bon usage des deniers publics, a jugé en mars que le président avait illégalement profité du chantier, dénonçant la constructin d'une piscine, d'un amphithéâtre, d'un enclos à bétail et d'un poulailler qui n'avaient aucun rapport avec les raisons de sécurité officiellement avancées pour justifier les travaux.

"Nous ne traînons pas la médiatrice au tribunal. Nous voulons un examen judiciaire de son rapport, probablement par le tribunal de Pretoria", a précisé la porte-parole du gouvernement, Phumla Williams.

Le gouvernement a trouvé le rapport "irrationnel, contradictoire et (...) entaché d'erreurs juridique".

M. Zuma a dit à plusieurs reprises que les travaux dans sa maison de Nkandla (est) lui avaient été imposés pour des raisons de sécurité et que, n'ayant pas suivi le chantier, il ne pouvait être tenu responsable ni de la nature des aménagements, ni de la dérive des coûts.

Le 5 mai, deux jours avant les élections législatives sud-africaines, il avait aussi évoqué, à la surprise générale, le viol de l'une de ses épouses il y a plusieurs années pour justifier les travaux.

Interrogé sur les dépenses somptuaires - 16 millions d'euros -, il avait alors lancé: "Pourquoi devrais-je être poursuivi si quelqu'un a gonflé des factures?"

Sommé de répondre après le rapport de la médiatrice, M. Zuma a dit vouloir attendre un autre audit, qui doit être réalisé par une commission qu'il a nommée. Le Parlement a lui aussi mis sur pied un comité, composé majoritairement de députés ANC - le parti au pouvoir -, qui a fait valoir qu'il n'aurait pas le temps d'étudier l'affaire avant les élections.

Ben Turok, un vétéran de la lutte contre l'apartheid qui était député ANC dans la législature sortante, a déclaré mercredi que M. Zuma était tout à fait au courant des travaux.

"Nkandla est bien sûr un problème pour l'ANC. Il y a un grand malaise... C'était la pagaille!", a-t-il dit à des journalistes.

Bien qu'en légère baisse, l'ANC a largement gagné les élections sud-africaines du 7 mai, avec 62,15% des voix, et le président Zuma devrait être à nouveau désigné chef de l'Etat par les députés le 21 mai.

liu/mba

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