BOSTON - On a beaucoup parlé de respect dans le vestiaire du Canadien, à la suite de l'éclatante victoire contre les Bruins. Du manque de respect que les Bruins ont manifesté et du respect qu'on a obtenu à travers la LNH.
«J'estime que nous avons gagné énormément de respect ce soir», a déclaré le défenseur P.K. Subban.
«Pour avoir entendu ce que des gens ont dit à notre endroit, et la façon qu'on nous a manqué de respect, tant sur la glace qu'à l'extérieur, je suis simplement heureux pour notre groupe de joueurs.
«Notre équipe a accompli beaucoup de choses, mais nous ne recevions pas le respect qui nous revenait, principalement les gars qui étaient avec l'équipe en 2010 et quand nous avions perdu en sept matchs l'année suivante. Je suis écoeuré de la situation.»
Subban n'a pas voulu élaborer, quand on lui a demandé s'il visait particulièrement les joueurs des Bruins.
«Je n'irai pas dans les détails. Je parle en général comme équipe. Nous avons mérité le respect à travers la ligue. C'est à peu près le temps que les gens nous donnent de la reconnaissance. Peut-être devait-on gagner une série semblable pour mériter le respect.»
Trop d'arrogance?
Ça n'a peut-être pas été le tournant de la série, mais il est clair que l'arrogance des Bruins dans le match numéro cinq, qu'ils ont remporté 4-2 pour prendre l'initiative dans la série 3-2, a piqué au vif l'orgueil des joueurs du CH.
Daniel Brière a reconnu qu'on a utilisé les gestes de Milan Lucic, qui a exhibé ses biceps, et de Shawn Thornton, qui a aspergé d'eau P.K. Subban au visage, comme une source de motivation additionnelle.
«Ça nous a fouettés sans aucun doute, a affirmé Brière. Tu utilises tout ce que tu peux à ton avantage. Ils avaient l'air sûrs de leur coup dès le début de la série.»
L'entraîneur Michel Therrien n'a pas voulu commenter, autrement que pour dire qu'il avait sous la main «un groupe de joueurs très motivé». On peut lire entre les lignes que Therrien a joué à fond la carte de l'irrespect.
Subban savourait particulièrement la victoire, après s'être retrouvé dans le camp des perdants au TD Garden en 2010.
«Il n'y a rien de mieux que de rendre tout le monde silencieux dans cet amphithéâtre», a-t-il lancé.
Il a ajouté qu'il ne pouvait pas s'offrir de plus beau cadeau de 25e anniversaire de naissance.
«Mon père m'a souligné que j'avais la chance de faire partie de l'équipe championne d'une 25e Coupe Stanley pour mes 25 ans», a-t-il résumé.
L'entraîneur des Bruins Claude Julien a assuré qu'on n'a pas manqué de respect à l'endroit du Tricolore.
«Il existe une forte rivalité entre les deux équipes. Nous ne nous aimons pas en raison de la rivalité.»
Julien a expliqué que le geste que les joueurs posent après avoir marqué un but, en frappant la poitrine du poing, est en soutien aux victimes des explosions au marathon de Boston, l'an dernier.
«Malheureusement, on aurait dit que peu importe ce qu'on faisait, c'était perçu comme de l'irrespect à Montréal.
«Il y a eu beaucoup de pleurnichage pendant la série, mais ça n'avait rien à voir avec de l'irrespect, a-t-il dit. C'est malheureux qu'il y ait eu de l'exagération. Le Canadien méritait de gagner la série. Il a été la meilleure équipe ce soir, et on doit respecter ça.»
Lucic, mauvais perdant
La série a été intense et émotive jusqu'à la fin. Les esprits n'avaient pas eu le temps de refroidir au moment de la traditionnelle poignée de mains.
L'attaquant du CH Dale Weise a révélé que Milan Lucic avait tenu des propos désobligeants. Lucic aurait aussi fait des remarques aigries à l'endroit du défenseur Alexei Emelin.
«Ce qui se dit sur la glace reste sur la glace. S'il veut faire le bébé, et en parler publiquement, eh bien qu'il le fasse.»
Chez les Bruins, la frustration était d'autant plus forte qu'on n'avait pas le sentiment d'avoir été à son mieux.
«C'est l'équipe qui est à son mieux qui progresse en séries, et ça n'a pas été nous, a dit Patrice Bergeron. Nous aurions pu -- dû -- être nettement meilleurs.»
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