Les syndicats des secteurs publics et parapublics du Québec préparent le terrain pour réclamer des hausses salariales dans le cadre du renouvellement des conventions collectives. Et à l'objectif du déficit zéro du gouvernement, ils opposent la nécessité d'un rattrapage salarial.
« Un premier volet de récupération salariale est lié à la récupération salariale du retard que l'on accuse quand on se compare avec la majorité des autres salariés du Québec. C'est 8,3 % de récupération qu'on a à faire », affirme la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.
Est-il juste de parler d'un écart salarial de 8,3 % entre les employés de l'administration québécoise et l'ensemble des autres salariés du Québec? Oui.
Selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), la rémunération globale des employés de l'administration québécoise est inférieure de 8,3 % à celle de l'ensemble des autres salariés québécois, dans les entreprises de 200 employés et plus.
Il ne s'agit pas d'un clivage privé-public, mais plutôt de disparités entre travailleurs syndiqués.
Patrice Gauthier, directeur des statistiques sur le travail et la rémunération à l'Institut de la statistique du Québec, constate que depuis plusieurs années, l'écart entre les fonctionnaires québécois et les autres salariés syndiqués ne cesse de se creuser.
« C'est sûr que dans l'administration québécoise au cours des dix dernières années, les augmentations salariales n'ont pas été très très importantes. On parle de 2004-2005 où il y a eu un gel des salaires, ensuite 2006 à 2009, des augmentations de 2 %. Et puis 2010, 2010 à 2013, c'est à peu près l'équivalent de 1 % par année. Donc ce qui est moins que ce qui est offert dans le marché ».
Toujours selon l'ISQ, en 2013, la rémunération globale des employés de l'administration québécoise a été nettement plus faible que celle des autres salariés syndiqués.
On note un retard de 25,3 % par rapport au secteur public, et de 20,7 % par rapport au secteur privé.
Par contre, la rémunération globale des employés de l'administration québécoise est supérieure à celle des autres salariés non syndiqués (7,4 %) et à celle des travailleurs non syndiqués du secteur privé (9,4 %).