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Irak: tractations pour un gouvernement avant les résultats des législatives

Irak: tractations pour un gouvernement avant les résultats des législatives

Avant même les résultats des élections législatives irakiennes, des tractations sont déjà en cours pour la formation d'un gouvernement, avec une forte opposition à un nouveau mandat du Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki.

Le chef du gouvernement se dit confiant pour décrocher un troisième mandat malgré un bilan très critiqué en matière de lutte contre le chômage et la corruption, ou encore de modernisation des services publics, sans compter les violences meurtrières qui frappent quotidiennement le pays.

Mais si la coalition de M. Maliki, l'Alliance pour l'Etat de droit, devrait récolter le plus grand nombre de sièges, elle n'aura cependant pas la majorité, donnant lieu à une course entre le Premier ministre, un chiite, et les formations rivales pour réunir les 165 sièges nécessaires à la formation d'un gouvernement.

Des formations chiites mais aussi sunnites et kurdes ont d'ores et déjà commencé à discuter de possibles alliances, même si les résultats du scrutin ne sont pas attendus avant le 25 mai.

"Les partis politiques (...) manoeuvrent jusqu'à l'annonce des résultats", affirme Ihsane al-Chammari, professeur de Sciences politiques à l'Université de Bagdad. "Si les groupes d'opposition parviennent à réunir 50% + 1 (des 328 sièges du Parlement), ils préfèreraient isoler Maliki", estime-t-il.

Plusieurs groupes tentent déjà de trouver des partenaires pour une coalition afin d'accélérer la formation du gouvernement, qui avait mis plus de neuf mois pour voir le jour après les législatives de 2010.

L'Alliance pour l'Etat de droit a envoyé début mai une lettre à des formations rivales leur proposant un programme pour le futur gouvernement.

La lettre, dont l'AFP a pu voir une copie, propose un programme en 18 points appelant notamment les partenaires potentiels à soutenir les droits des femmes, une distribution équitable des richesses et le rejet des politiques sectaires.

Mais il souligne aussi que ses alliés doivent être favorables à une décentralisation, et à l'approbation rapide de trois lois clés: une portant sur les partis politiques, une autre régulant le secteur énergétique et une troisième créant une Chambre haute du Parlement.

Le porte-parole de M. Maliki, Ali Moussawi, est plutôt confiant sur le fait qu'il va rester en poste, se basant sur des fuites dans la presse concernant les résultats préliminaires du vote.

"Nous avons de bons signes de la part de différents groupes souhaitant participer au gouvernement de majorité que nous cherchons à former", a-t-il dit à l'AFP.

Après les élections de 2005 et 2010, les dirigeants irakiens s'étaient mis d'accord pour former un gouvernement d'union nationale, ce dont M. Maliki ne veut plus aujourd'hui.

Il souhaite désormais une majorité au gouvernement et courtise plusieurs groupes, au sein de sa propre communauté, mais aussi parmi les sunnites et les Kurdes, en espérant pouvoir obtenir les 165 sièges nécessaires.

Ses détracteurs l'accusent de renforcer son pouvoir, surtout au sein des services de sécurité, et lui reprochent l'énorme détérioration de la sécurité au cours des derniers mois. Le Premier ministre estime pour part que ce sont ses partenaires au sein de la coalition hétéroclite qui l'ont empêché de mener à bien son action, en bloquant notamment des lois au Parlement.

M. Maliki a rencontré ces derniers jours des dirigeants de la communauté chiite, majoritaire en Irak, pour tenter de former un front uni et former le noyau d'un nouveau gouvernement.

Selon un accord non écrit, le poste de Premier ministre revient à un chiite, les Kurdes détiennent la présidence et les sunnites la tête du Parlement. De ce fait, tout Premier ministre doit obtenir le soutien des minorités arabe sunnite et kurde pour former un gouvernement.

Mais plusieurs formations se sont déjà concertées afin d'obtenir le départ du pouvoir de M. Maliki.

"L'alliance que nous tentons de former vise à mettre en place un gouvernement d'union nationale, et à destituer Maliki", explique Hamid al-Zobaie, membre du parti arabe sunnite Mouttahidoun, fortement opposé à M. Maliki et partisan du président du Parlement.

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