Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête pour assassinat sur la mort de la photographe française Camille Lepage, lors d'un reportage en République centrafricaine, en proie depuis des mois à des violences intercommunautaires, a indiqué mercredi à l'AFP une source judiciaire.
Ce genre d'enquête est classique en cas de crime contre des Français à l'étranger.
Journaliste indépendante, Camille Lepage, 26 ans, accompagnait depuis une quinzaine de jours les "anti-balakas", les milices à majorité chrétienne.
Une source de la gendarmerie de Bouar, dans l'ouest de la Centrafrique, a indiqué mercredi à l'AFP que la photographe de 26 ans avait péri dans une embuscade qui a fait au moins dix morts.
Mardi soir, une source militaire française avait également fait état d'une embuscade.
"Cela date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des anti-balakas pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balakas ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons", a expliqué mardi cette source militaire, qui a demandé à rester anonyme.
Le président François Hollande a lui-même annoncé mardi dans un communiqué le décès de la jeune femme et a promis de mettre en oeuvre "tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers".
La Centrafrique a sombré dans le chaos et les violences intercommunautaires, lorsque l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris brièvement le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80% de chrétiens, multipliant les exactions.
Surnommées "anti-balakas", des milices chrétiennes hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans, se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils.
jac-pmg/ng/caz/thm/sba