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Ukraine: Steinmeier à Kiev pour relancer un "dialogue national"

Ukraine: Steinmeier à Kiev pour relancer un "dialogue national"

De nouvelles négociations sur le sort de l'Ukraine, menacée de partition après un référendum séparatiste dans l'Est, se profilaient mardi sous l'égide de l'OSCE après l'acceptation par le président russe Vladimir Poutine d'une feuille de route en ce sens.

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier est arrivé mardi matin à Kiev, où il a été accueilli par le Premier ministre Arseni Iatseniouk, pour soutenir une initiative de "dialogue national" impliquant les régions séparatistes de l'Est.

Il doit ensuite rencontrer le président par intérim Olexandre Tourtchinov, puis se rendre à Odessa (sud), ville portuaire où des violences ont fait plusieurs dizaines de morts le 2 mai.

M. Iatseniouk devait pour sa part s'envoler pour Bruxelles où il rencontrera la Commission européenne afin d'examiner des mesures de soutien à Kiev, dont un prêt de 1,6 milliard d'euros de l'UE, ainsi que des mesures de facilitation du régime de visas.

Le ministre allemand a, une nouvelle fois, insisté sur le "rôle décisif" de l'élection présidentielle prévue dans le pays le 25 mai, et dont les séparatistes pro-russes de l'Est ne veulent pas entendre parler.

Il n'a en revanche rien dévoilé de l'état des efforts des Européens et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour organiser cette semaine à Kiev une table ronde entre toutes les parties impliquées dans la crise, et qui pourrait être modérée par l'ancien diplomate allemand Wolfgang Ischinger.

L'OSCE a annoncé lundi à Vienne que Vladimir Poutine "soutenait" sa médiation dans la crise ukrainienne, suite à un entretien téléphonique de son président, le Suisse Didier Burkhalter, avec M. Poutine.

Le Kremlin a confirmé dans un communiqué soutenir les efforts de l'OSCE pour l'établissement d'un "dialogue direct entre les autorités de Kiev et les représentants des régions du sud-est de l'Ukraine".

Le président Tourtchinov a annoncé mardi que l'opération "antiterroriste" en cours dans l'Est depuis le 2 mai se poursuivrait. De nouveaux combats se sont déroulés dans la nuit à Slaviansk, bastion des rebelles dans la région de Donetsk.

Le pape François a envoyé un message au président Tourchinov dans lequel il lui déclare "prier pour la paix en Ukraine".

L'Ukraine a fait dimanche un nouveau pas vers la partition avec la tenue dans deux régions de l'Est d'un double référendum d'indépendance dénoncé comme "illégal" par Kiev et par les Occidentaux.

Sans surprise, les insurgés séparatistes qui l'ont organisé ont revendiqué un soutien populaire massif à leur projet avec 90% de oui à l'indépendance.

Ils ont proclamé moins de 24 heures après la "souveraineté" des deux régions, baptisées républiques de Donetsk et Lougansk et se sont aussitôt placés sous l'aile de Moscou, comme l'avait déjà fait la Crimée en mars.

La "république populaire de Donetsk" a à son tour demandé à la Russie d'"examiner son rattachement pour rétablir la justice historique", selon une déclaration solennelle lue lundi par l'un des chefs séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline.

Les rebelles pro-russes de la région de Lougansk n'ont pas fait de demande officielle mais ont annoncé envisager un référendum sur le sujet.

La Russie n'a pas réagi dans l'immédiat à la demande de rattachement, qui rappelle celle opérée par la Crimée il y a deux mois et s'est traduite de facto par sa prise de contrôle de la péninsule ukrainienne.

Moscou avait appelé plus tôt lundi à respecter "l'expression de la volonté des populations" de l'est de l'Ukraine, prenant l'exact contrepied des capitales occidentales qui ont dénoncé la consultation et fait savoir qu'elles ignoreraient le résultat du vote.

La Russie a parallèlement menacé de couper ses livraisons de gaz à l'Ukraine à partir du 3 juin si Kiev ne règle pas d'ici là sa facture à l'avance. "Ils ont l'argent pour cela", a souligné le Premier ministre Dmitri Medvedev.

De son côté, l'Union européenne a ajouté 13 noms de personnalités russes ou prorusses à la liste des 48 personnes déjà visées par une interdiction de visas et un gel de leurs avoirs, dont le chef-adjoint de l'administration présidentielle russe et idéologue du Kremlin Viatcheslav Volodine.

Pour la première fois depuis le début de la crise ukrainienne, l'UE a aussi sanctionné deux entreprises, la société gazière Tchernomorneftegaz, déjà visée par des sanctions américaines, et le terminal pétrolier Feodosia.

Ces ajouts portent à 61 au total, outre les deux entités, les personnalités russes ou prorusses sanctionnées par l'UE pour atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. L'UE s'en tient pour l'instant à la "phase 2" des sanctions, celle des mesures ciblées consistant en une interdiction de visas et un gel des avoirs.

Un éventuel passage à la "phase 3", celle de sanctions économiques beaucoup plus vastes contre la Russie ne serait examiné qu'après le scrutin présidentiel du 25 mai. Les 28 Etats membres de l'UE se montrent beaucoup plus divisés sur cette étape en raison de l'ampleur des intérêts économiques et politiques engagés.

L'UE jugera en fonction du "comportement de toutes les parties par rapport au déroulement d'élections libres et justes", sont convenus lundi les ministres des Affaires étrangères.

bur-ahe/neo/ml

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