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Tunisie: un blogueur très en vue durant la révolution en garde à vue

Tunisie: un blogueur très en vue durant la révolution en garde à vue

Le blogueur tunisien Azyz Amami, très actif durant la révolution de 2011, a été placé en garde à vue dans la nuit de lundi à mardi, selon l'avocat Ghazi Mrabet, qui craint des poursuites pour consommation de cannabis, délit passible de prison ferme.

"Il a été arrêté vers 23H30 (lundi) à la Goulette (banlieue de Tunis) par une patrouille de police et apparemment ça serait mal passé avec eux", a expliqué Me Mrabet, soulignant que ces faits "étaient au conditionnel", l'avocat n'ayant pas accès au dossier ni à Azyz Amami "à ce stade de la procédure".

"D'après son père, il a été agressé (par les policiers), mais cela reste à confirmer. Apparemment ils (la police) veulent lui coller la consommation" de cannabis, a ajouté cet avocat.

Selon lui, la police peut maintenir M. Amami en garde à vue pour trois jours, une période renouvelable une fois, avant de le présenter au parquet.

Les messages de soutien à M. Amami, blogueur très en vue durant la révolution de fin 2010-début 2011, se sont multipliés mardi matin sur l'internet et notamment sur Twitter où ses partisans reprennent en nombre #freeAzyz.

La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) s'est ainsi dit "préoccupée par l'arrestation violente du blogueur" sur son compte Twitter.

Azyz Amami, qui est suivi par des dizaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux, avait été emprisonné dans les derniers jours du régime de Zine El Abidine Ben Ali après avoir relaté en détails les évènements de la révolution.

Il avait raconté aussi avoir été interpellé et passé à tabac par des policiers en septembre 2011, une vengeance selon lui pour une blague publiée en ligne et jugée insultante par les forces de l'ordre.

La loi réprimant la consommation de cannabis prévoit une peine minimale d'un an de prison. Un collectif a été récemment créé en Tunisie pour réclamer des sanctions moins sévères, alors que plus de 50% des personnes en détention provisoire et environ un tiers des condamnés en prison ont été arrêtés en lien avec des affaires de stupéfiants, surtout le cannabis, selon des chiffres de l'ONU.

Le collectif "Al Sajin 52" estime par ailleurs que cette législation a été et est utilisée aussi pour réprimer la liberté d'expression, nombre d'artistes, notamment des rappeurs critiques des forces de l'ordre, ayant été emprisonnés sur cette base.

alf/hj

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