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Des parents québécois victimes du gel de l'émission de permis de garderies

Émission de permis de garderies: des parents québécois victimes du gel
happy child kids group have fun and play at kindergarden indoor preschool education concept with teacher
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happy child kids group have fun and play at kindergarden indoor preschool education concept with teacher

De nombreux parents se retrouvent en mauvaise posture en raison de la décision du gouvernement Couillard de suspendre temporairement l'octroi de nouveaux permis pour des garderies.

À Saint-Bruno-de-Montarville, sur la Rive-Sud, une nouvelle garderie subventionnée ne pourra finalement pas ouvrir, même si tout était prêt pour accueillir 80 petits déjà sélectionnés.

La propriétaire, Annie Massé, travaillait à ce projet depuis trois ans et avait jusqu'ici obtenu toutes les autorisations nécessaires. Il ne lui restait qu'à recevoir un dernier permis. Une formalité, selon les nombreux fonctionnaires auxquelles elle avait parlé.

Mais vendredi dernier, elle a appris que le gouvernement libéral imposait un moratoire sur l'émission de permis de garderies. « Ça signifie qu'on a procédé à 14 mises à pied, parce que nos employés étaient déjà embauchés depuis deux semaines, prêts à travailler. Donc ça, c'était déjà un énorme prix à payer », dit Annie Massé.

Sans parler des coûts qu'elle doit assumer même si ses locaux demeurent vides, de même que les conséquences pour les parents qui comptaient y laisser leurs enfants tous les matins. Certains d'entre eux avaient déjà abandonné une place en milieu familial, qu'ils ne peuvent pas récupérer.

« Vous pouvez imaginer une mère qui, dans un contexte comme celui-là, se retrouve dans quelques semaines avec l'obligation de renoncer à un salaire sur deux », dénonce Louis Sénécal, directeur général de l'Association québécoise des CPE.

« Sur les 28 000 places qui devaient être créées, on présume que de 15 000 à 20 000 personnes auraient pu retourner sur le marché du travail. Ce sont des gens qui ne vont pas contribuer à l'économie, et ne pas payer d'impôts. C'est un investissement et il faut le considérer comme tel », dit-il.

La ministre de la Famille assure que de nouvelles places en garderie seront autorisées, mais que pour l'instant le gouvernement n'avait pas le choix de suspendre l'émission de permis, même pour les garderies prêtes à ouvrir leur porte.

« Il faut s'arrêter, bien analyser et puis après ça, reprendre le parcours avec toute la délicatesse que ça va prendre, mais dans un budget réaliste et vraiment pour ce que le Québec peut se payer », dit la ministre France Charbonneau.

Elle ajoute que la décision sera annoncée lors de l'adoption des crédits budgétaires, qui doit avoir lieu en juillet.

Les libéraux ont promis d'annuler l'augmentation progressive des frais de garde à 9 $ par jour par enfant en septembre 2015, telle qu'annoncée par le Parti québécois. Ils se sont plutôt engagés durant la campagne à indexer les coûts, mais ils se privent ainsi de revenus.

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