Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Européennes: le meurtre d'une élue paralyse la campagne en Espagne

Européennes: le meurtre d'une élue paralyse la campagne en Espagne

Le meurtre d'une dirigeante du parti conservateur au pouvoir en Espagne, dont est soupçonnée une femme qui avait perdu son travail, laissait mardi en état de choc la classe politique qui a suspendu la campagne électorale pour les élections européennes.

Connue pour son fort caractère, Isabel Carrasco, présidente de la province de Leon et de chef du Parti populaire (PP) de la ville, a été tuée lundi à Leon de plusieurs balles, alors qu'elle traversait un pont piétonnier.

Ce crime a semé la consternation en Espagne, peu habitué à ce type d'attaques depuis la fin des attentats du groupe armé séparatiste basque ETA qui ont visé notamment des élus dans les années 1990 et au début des années 2000.

La presse publiait mardi la photo du corps de l'élue couverte d'un drap, certains journaux s'inquiétant d'une montée de la haine contre la classe politique dans un pays écrasé par la crise et un chômage record de près de 26%.

Le Parti populaire du chef du gouvernement Mariano Rajoy a immédiatement annulé tous ses engagements politiques, ainsi que le parti socialiste, principale formation d'opposition. Et le débat prévu mardi entre les deux têtes de listes du PP et du PSOE, Miguel Arias Cañete et Elena Valenciano a été annulé

Mariano Rajoy et de nombreux représentant de la classe politique se sont rendus mardi à la chapelle ardente où reposait le corps d'Isabel Carrasco qui devait être inhumée dans la journée dans l'intimité familiale.

"Je suis ici pour exprimer notre douleur" au nom de la société espagnole. "Essayer d'expliquer cela n'a pas de sens. C'est un acte cruel, inutile et absurde", a affirmé le chef du gouvernement, à sa sortie de la chapelle ardente.

Une mère de 55 ans et sa fille de 35 ans, immédiatement arrêtées après le meurtre, étaient toujours interrogées mardi par la police qui recherchait également l'arme du crime.

Maria Montserrat Gonzalez Fernandez et sa fille Montserrat Triana Martinez Gonzalez, sont toutes deux des militantes du Parti populaire local, a affirmé une porte-parole local du parti.

Le ministère de l'Intérieur a immédiatement affirmé lundi qu'il s'agissait d'une "vengeance personnelle".

Selon une source de la mairie de Leon, Montserrat Triana Martinez, fille d'un inspecteur de police local, avait été employée par l'administration de la province de Leon en tant qu'intérimaire mais avait perdu son travail en 2011 lorsque le poste avait été attribué à une autre personne, a indiqué une source de la mairie de Leon.

"La province, contrôlant les salaires perçus par cette jeune femme, a vu qu'elle avait reçu 12.000 euros de trop. Elle lui a demandé de les rendre, il y a plusieurs procédures en justice et l'administration de la province a finalement gagné", a expliqué cette source.

"La jeune femme devait rendre l'argent et il semble que cela a été l'une des raisons de ses graves problèmes financiers", a-t-il ajouté.

Isabel Carrasco s'était forgée une image de femme à poigne, tenace, au point de se créer quelques inimitiés. Une élue socialiste locale a dû démissionner, selon la presse, après avoir écrit sur son site Facebook que "lorsqu'on sème le vent on récolte la tempête".

"Malgré sa petite taille, son très fort caractère et la manière dont elle a pris les rênes du pouvoir lui ont valu son surnom de +superconseillère+" cumulant de nombreux postes, écrivait le Journal de Leon.

"Ce sont précisément son caractère et le pouvoir qu'elle accumulait qui lui ont valu de nombreux rivaux politiques", selon le quotidien.

Née en 1955 à Santibanez del Bernesga (Leon), Isabel Carrasco, était licenciée en droit et avait été inspecteur des finances. Elle fut conseillère de l'Economie et des Finances de la région de Castille et Leon de 1995 à 2003, et sénatrice de la région de 2003 à 2007. Elle était présidente de la province de Leon depuis le 18 juillet 2007.

bur-djw/ib/abk

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.