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Le champion du monde WBC, Bermane Stiverne, n'en revient toujours pas (ENTREVUE)

Bermane Stiverne devient champion WBC des lourds (ENTREVUE)
LOS ANGELES, CA - MAY 10: Bermane Stiverne and promoter Don King pose for photos after Stiverne defeated Chris Arreola in their WBC Heavyweight Championship match at Galen Center on May 10, 2014 in Los Angeles, California. Stiverne won in a six round technical knockout. (Photo by Stephen Dunn/Getty Images)
Stephen Dunn via Getty Images
LOS ANGELES, CA - MAY 10: Bermane Stiverne and promoter Don King pose for photos after Stiverne defeated Chris Arreola in their WBC Heavyweight Championship match at Galen Center on May 10, 2014 in Los Angeles, California. Stiverne won in a six round technical knockout. (Photo by Stephen Dunn/Getty Images)

Samedi dernier à Los Angeles, le Québécois d’origine haïtienne Bermane «B. Ware» Stiverne a écrit une page d’histoire en devenant le premier boxeur québécois à mettre la main sur le prestigieux titre de champion du monde WBC des poids lourds. Depuis, le principal intéressé à encore du mal à réaliser qu’il détient maintenant une ceinture ayant appartenu aux plus grandes légendes du noble art.

«Je suis content, mais c’est bizarre: je pensais que j’allais encore être plus heureux que ça», a confié Stiverne, mardi, en téléconférence.

Et fruit de son superbe triomphe par T.-K.-O. au sixième round aux dépens du Californien Chris Arreola, il a même reçu appel téléphonique de l’icône Mike Tyson.

«Tous les plus grands boxeurs, que ce soit Lennox Lewis ou Muhammad Ali, ont gagné ce titre. J’ai vu tout ce qui s’est écrit sur les médias sociaux et j’apprécie beaucoup. Ça fait chaud au cœur! Tard lundi soir, j’ai même reçu un appel de Mike Tyson qui tenait à me féliciter. Je ne peux pas demander plus que ça», a-t-il soufflé, tentant encore de réaliser l'ampleur de sa réussite.

Un baume sur le rêve olympique brisé

Pour le protégé de la firme québécoise Eye of the Tiger Management (EOTTM) qui demeure maintenant au pays de l’Oncle Sam, la conquête de la ceinture verte sacrée du WBC lui permet de soigner une vieille blessure.

En 2003-2004, l’athlète qui a grandi dans le nord de la métropole faisait partie de l’équipe canadienne de boxe olympique en vue des Jeux d’Athènes.

Il a hélas raté sa chance lors des deux tournois de qualification (au Mexique, puis au Brésil) auxquels il a pris part, où il avait baissé pavillon les deux fois devant le Mexicain George Garcia.

«J’avale encore de travers le fait de ne pas avoir réussi à me qualifier pour Athènes et d’avoir raté mon rêve olympique. Ma victoire de samedi dernier a au moins égalé la marque à mes yeux», a-t-il avoué.

Mais bien avant cette épopée avec l’équipe canadienne, le colosse âgé de 35 ans est parti de loin. Vaguement, il se rappelle seulement de la première fois où il a enfilé des gants de boxe.

«Ce n’était même pas en boxe! C’était en kickboxing, avec l’entraîneur Tiger Paul et Adonis Stevenson (actuel champion The Ring et WBC des mi-lourds), s’est-il souvenu. C’est là que ça a commencé. Et je ne me rappelle même plus de l’âge que j’avais!»

Selon Marc Ramsay, entraîneur de Jean Pascal et de la majorité des boxeurs du Groupe Yvon Michel (GYM), son succès n’a toutefois rien de surprenant. Ce dernier se rappelle des premiers pas de Bermane Stiverne dans un club de boxe.

«Il a boxé pour le Legends (le défunt gymnase Legends du quartier Villeray, où Jean Pascal, Adonis Stevenson, Antonin Décarie et Dierry Jean, entre autres, ont perfectionné leur art lors de leur séjour chez les amateurs), mais il a débuté la boxe au Plaza olympique», a-t-il mentionné.

«Il a toujours été bon, mais il a véritablement pris son envol avec les combats internationaux (avec l’équipe canadienne)», a-t-il continué, expliquant du même souffle qu’il n’était guère étonné de la victoire de l’habile gladiateur à la peau d’ébène sur le dur à cuire Chris Arreola.

L’apport de Don King…et la suite

Avec un championnat en poche, le puissant frappeur surnommé «B.Ware» tentera de rentabiliser son succès.

Et qui dit «business» en boxe dit gérant et promoteur. Le gérant de Stiverne est le Montréalais d’origine libanaise, Camille Estephan, patron du groupe EOTTM. Il s’assure de protéger les intérêts de son poulain avec le célèbre promoteur américain Don King, avec qui le pugiliste a une entente.

«Il a fallu être patients, mais nous sommes très contents des résultats jusqu’à maintenant. Tout va bien et sincèrement, avoir le légendaire Don King dans notre coin est un plus, a souligné Estephan. On a notre destinée entre nos mains et notre entente est très bien.»

«On est encore sur un petit nuage, a-t-il poursuivi. Je veux que Bermane prenne son temps pour savourer ça, mais on va écouter toutes les offres. Ça pourrait tout aussi bien être une défense optionnelle contre un rival à déterminer qu’une défense de titre obligatoire (contre l’Américain Deontay Wilder) ou une unification avec Wladimir Klitschko. On va parler au WBC pour connaître leurs intentions, mais tout est possible.»

Pourrait-on voir Bermane Stiverne tenter de défendre son titre ou mieux, d’unifier les couronnes au domicile des Canadiens de Montréal? Le scénario ne serait pas irréaliste, selon Camille Estephan.

«Avec la façon dont Bermane a épaté la galerie sur les ondes d’ESPN (qui a enregistré ses meilleures cotes d’écoute pour un combat de boxe en 11 ans samedi), tout le monde veut le revoir en action. Honnêtement, un combat de championnat du monde des poids lourds à Montréal, c’est très faisable. Surtout si Bermane affronte l’Américain Deontay Wilder ou Wladimir Klitschko, qui sont tous deux très vendeurs», a précisé l’homme d’affaires, qui jongle avec enthousiasme entre les mondes très distincts de la finance et de la boxe.

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