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Au moins 25 morts dans des attentats à la voiture piégée à Bagdad

Au moins 25 morts dans des attentats à la voiture piégée à Bagdad

Au moins 25 personnes ont péri mardi dans une série d'attentats à la voiture piégée visant majoritairement des quartiers chiites de Bagdad, la journée la plus meurtrière dans la capitale irakienne depuis les élections législatives du 30 avril.

Ailleurs dans le pays, cinq personnes ont péri dans les attaques, alimentant la colère des Irakiens à l'encontre des autorités qui ne parviennent pas à mettre fin à l'escalade des violences ensanglantant quotidiennement le pays depuis plus d'un an.

Au moins neuf voitures piégées ont détoné dans différents quartiers de Bagdad le matin, à une heure de grande affluence, faisant 25 morts et plus de 80 blessés selon des sources de sécurité et médicales.

"L'Etat a échoué. Il a totalement échoué. Les attaques visent uniquement les innocents, et les courageux responsables sont à l'abri dans la Zone verte", un secteur ultra-sécurisé abritant la plupart des institutions gouvernementales, s'insurge Abou Nouri, un garagiste dont les locaux ont été visés par l'une des voitures piégées dans le quartier commerçant de Karrada.

Un homme, se faisant passer pour un client, est venu y déposer sa voiture. "Puis il a dit qu'il la laissait là le temps d'aller chercher des pièces détachées, et il est parti", explique le commerçant de 54 ans. "Seul l'un de mes employés était là lorsque la charge a explosé. Il est tombé, il y avait de la fumée partout. Beaucoup de gens pleuraient, d'autres fuyaient."

D'autres voitures piégées ont explosé près d'un QG de la police à Baladiyat (est) et dans les quartiers de Jamila, Sadr City, Our, et Mamaal.

Des nuages de fumée s'élevaient au dessus de Bagdad où plusieurs commerces ont été gravement endommagés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les attentats n'ont pas été revendiqués, mais leur mode opératoire rappelle celui des groupes d'insurgés sunnites qui attaquent les forces de sécurité et la communauté chiite majoritaire en Irak.

Ils sont survenus alors que les fidèles chiites célèbrent l'anniversaire de l'Imam Ali, cousin et gendre du prophète Mahomet, et importante figure de l'islam chiite.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général de brigade Saad Maan, qui a par le passé accusé les médias d'exagérer le niveau des violences, a affirmé dans un communiqué que le seul bilan confirmé faisait état d'un civil blessé.

Ailleurs dans le pays, un jeune garçon a été tué dans une attaque de roquette à la périphérie nord de Bagdad, et deux personnes sont mortes dans un attentat à la voiture piégée à Balad, aussi au nord de Bagdad tandis qu'un officier de police a été tué à Mossoul, la grande ville du Nord.

L'Irak est endeuillé quotidiennement par des attaques et des attentats qui tuent en moyenne 25 Irakiens chaque jour, un niveau proche de celui de 2008, lorsque le pays sortait à peine d'un conflit confessionnel sanglant, après l'invasion américaine de 2003.

Les autorités imputent la violence qui touche l'ensemble du pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités.

Par ailleurs, le décompte des votes des élections législatives, les premières depuis le départ des troupes américaines, est toujours en cours.

Le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki reste le favori pour décrocher un troisième mandat, malgré un bilan mitigé et la multiplication des violences, mais la formation d'un gouvernement pourrait prendre au moins plusieurs semaines.

Des responsables de sécurité ont exprimé leur inquiétude quand à un processus si long, craignant que des insurgés n'exploitent la fragilité politique pour multiplier encore les attaques.

Plus de 3.300 personnes sont mortes en Irak depuis le début de l'année.

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