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Ukraine: l'UE place ses espoirs dans l'OSCE avant l'élection du 25 mai

Ukraine: l'UE place ses espoirs dans l'OSCE avant l'élection du 25 mai

Au lendemain du "référendum" dans l'est de l'Ukraine, l'Union européenne veut croire qu'il n'est pas trop tard pour qu'une solution politique soit trouvée entre Kiev et les séparatistes grâce à la médiation de l'OSCE, symbole de neutralité.

"Il n'y a pas de temps à perdre" avant l'élection présidentielle ukrainienne du 25 mai, a averti le président en exercice de l'OSCE, Didier Burkhalter, à l'issue d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères des 28 à Bruxelles.

Propulsé sur l'avant-scène diplomatique, le président suisse a affirmé croire dans "la volonté" des principaux acteurs de la crise de dialoguer, afin de "passer d'une logique d'escalade à une logique de coopération".

"Nous avons une fenêtre d'opportunité de quelques jours" pour "des actions concrètes", a ajouté M. Burkhalter, qui se rendra à Kiev cette semaine après avoir rencontré le président russe Vladimir Poutine mercredi dernier.

Nommé "médiateur" de l'OSCE, un diplomate allemand expérimenté, Wolfgang Ischinger, a été chargé de convaincre toutes les parties --pouvoir, Parlement et représentants des régions, notamment de l'Est-- à participer aux tables rondes sur l'organisation future du pays.

"Je sais que c'est difficile quand il y a des morts et des blessés, mais c'est la solution", a commenté le ministre allemand Frank-Walter Steinmeier, selon lequel il est encore "possible de changer l'atmosphère en Ukraine".

Certains diplomates se montrent bien plus circonspects, craignant que le président de l'OSCE ne fasse preuve de naïveté face au Kremlin. "M. Poutine s'est jusqu'à présent montré intraitable. Pourquoi changerait-il maintenant?", s'interroge l'un d'eux.

Tout en plaidant pour le dialogue, les 28 ont d'ailleurs voulu envoyer un message de fermeté à la Russie en élargissant un peu la liste de sanctions ciblées.

Treize noms de personnalités russes ou pro-russes ont été ajoutés à la liste des 48 personnes déjà visées par une interdiction de visas et un gel de leurs avoirs. Et, pour la première fois depuis le début de la crise, l'UE a sanctionné deux entreprises ayant tiré profit de l'annexion de la Crimée par la Russie fin mars.

"Nous avons entendu des propos positifs de M. Poutine mais ils n'ont pas été suivis d'actes positifs", a regretté le ministre néerlandais Franz Timmermans, en faisant référence aux déclarations jugées encourageantes tenues la semaine dernière par le président russe.

Le durcissement limité des sanctions est destiné à concilier les positions divergentes au sein des 28 entre "faucons" et "colombes". "Ce n'est vraiment pas suffisant", a déploré Linkus Linkevicius, le ministre lituanien, en souhaitant que des sanctions visent directement "le cercle le plus proche des conseillers de M. Poutine".

Les 28 ont décidé de "continuer à préparer" la troisième et ultime phase des sanctions graduées, celles d'ordre économique. Elles pourraient être appliquées contre la Russie si l'élection du 25 mai ne pouvait se tenir dans des conditions satisfaisantes.

"L'Union européenne sera particulièrement attentive à l'attitude et au comportement de toutes les parties par rapport au déroulement d'élections présidentielles libres et justes", ont ainsi prévenu les ministres.

En attendant, ils ont ostensiblement cherché à minimiser la portée des "prétendus référendums" d'indépendance qui se sont tenus dimanche dans les fiefs séparatistes de l'est. Ayant été organisés dans "l'illégalité", ils n'ont "aucune crédibilité aux yeux du monde", a insisté le Britannique William Hague.

Dans ce contexte de tensions, l'UE a insisté sur la nécessaire "retenue" des autorités de Kiev face aux groupes séparatistes. Il s'agit d'éviter toute "action qui puisse contribuer à ce que la violence s'ajoute à la violence", a expliqué le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir, qui remplaçait le ministre Laurent Fabius.

jri/jlb/bir

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