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Turquie: reprise du procès de quatre policiers accusés d'avoir tué un manifestant

Turquie: reprise du procès de quatre policiers accusés d'avoir tué un manifestant

Le tribunal de Kayseri (centre) a commencé lundi à entendre les premiers témoins dans le procès de huit personnes, dont quatre policiers, accusés d'avoir battu à mort un jeune manifestant pendant la fronde antigouvernementale de juin 2013 en Turquie.

Environ un millier de manifestants, pour la plupart des jeunes, se sont rassemblés dès le début de la matinée devant le palais de justice de la ville, protégés par un imposant dispositif policier, aux cris de "la police de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) est l'assassin d'Ali" ou "la jeunesse arrive, l'AKP va partir".

Ali Ismaïl Korkmaz, un étudiant de 19 ans, est mort sous les coups de quatre policiers en civil et de quatre commerçants armés de battes de baseball, en marge d'une manifestation dans la ville d'Eskisehir, à l'ouest d'Ankara, le 2 juin 2013.

Son passage à tabac avait été filmé par des caméras de surveillance. Souffrant d'une hémorragie cérébrale, le jeune homme est mort le 10 juillet 2013 des suites de ses blessures après 38 jours dans le coma.

Le juge doit entendre lundi une série de témoins des faits. "Leurs témoignages devraient déterminer le devenir de cette affaire", a indiqué dimanche à l'AFP, une avocate de la partie civile, Heval Yildiz Karasu.

Lors de la première audience le 2 février dernier, les policiers mis en cause ont catégoriquement démenti les accusations portées contre eux, certains d'entre eux niant même avoir été présents au moment des faits.

"Les nouvelles preuves qui figurent dans le rapport d'un expert contredisent les témoignages des policiers", a indiqué lundi à l'AFP le frère de la victime, l'avocat Gurkan Korkmaz, qui défend les intérêts de sa famille dans le dossier.

"Nous demandons l'incarcération immédiate des accusés", qui comparaissent libres, a ajouté M. Korkmaz.

Les huit accusés risquent une peine maximale de prison à vie.

Partie de la mobilisation d'une poignée d'écologistes contre la destruction annoncée d'un parc proche de la place Taksim d'Istanbul, la vague de contestation qui a visé la "dérive autoritaire et islamiste" du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan il y a près d'un an a fait au moins huit morts et plus de 8.000 blessés.

fo-pa/fw

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