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Inde: Modi en quête d'une victoire symbolique pour la dernière phase des élections

Inde: Modi en quête d'une victoire symbolique pour la dernière phase des élections

Le marathon des élections législatives indiennes s'achève lundi avec un duel spectaculaire dans la ville sainte de Bénarès où le leader nationaliste hindou Narendra Modi espère une victoire symbolique dans sa conquête du pouvoir au niveau national

Le dirigeant du Bharatiya Janata Party (BJP) est opposé au nouveau chantre de la lutte anticorruption, Arvind Kejriwal, dans la ville sainte hindoue pour la dernière phase des plus grandes élections jamais organisées et qui auront été marquées par une succession d'attaques personnelles.

Modi est donné favori pour devenir le prochain Premier ministre si le BJP et ses alliés parviennent à remporter une majorité pour succéder au Parti du Congrès, dirigé par la dynastie Nehru-Gandhi, au pouvoir depuis 10 ans et usé par les scandales de corruption.

A Bénarès (appelée aussi Varanasi), les électeurs ont commencé à voter en masse dès 07H00 (01H30 GMT), illustrant l'engouement suscité par le duel très médiatique opposant deux figures de la campagne. "J'ai voté pour celui qui devrait devenir Premier ministre, Narendra Modi", a lancé Setupati Tripathi, 35 ans.

"Il est sûr de gagner c'est l'une des raisons de mon vote pour lui. S'il gagne à Varanasi, j'ai beaucoup d'espoir pour le développement de la ville millénaire comme destination touristique", a-t-il dit à l'AFP.

Bénarès est riche en symbole pour Modi, candidat de la droite nationaliste hindoue qui s'est cependant abstenu de toute déclaration radicale pendant la campagne sur ce thème.

Le candidat du BJP a axé sa campagne sur le bilan économique de son Etat du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001, promettant investissements et créations d'emplois afin de relancer la croissance.

Modi divise cependant profondément la population indienne depuis les émeutes qui ont ensanglanté le Gujarat en 2002, l'absence de réaction des forces de l'ordre lui étant largement imputée. Ces émeutes ont fait plus de 1.000 morts, essentiellement des musulmans.

Le dirigeant hindou a démenti toute erreur, revendiquant l'absence de mise en cause judiciaire.

Son principal adversaire dans la circonscription de Bénarès, Arvind Kejriwal, leader du parti Aam Aadmi (Parti de l'homme commun) a affirmé lundi qu'il sentait un engouement pour sa candidature : "Les choses tournent depuis trois jours et tout le monde dit que Modi est en train de perdre".

Plus de 66 millions d'électeurs sont appelés à voter dans trois Etats importants ce lundi. Le comptage des voix et l'annonce des résultats sont prévus vendredi.

Le BJP est donné en tête des 543 sièges en jeu par les sondeurs mais sans majorité absolue, ce qui l'obligera à former une coalition avec des partis régionaux.

Les sondages sont cependant considérés comme peu fiables étant donné la taille et la variété du pays, qui compte 814 millions d'électeurs, le corps électoral le plus important de l'histoire.

Les premiers sondages à la sortie des bureaux de vote sont attendus lundi soir après la fermeture des bureaux à 18H00.

Rahul Gandhi, qui a conduit la campagne du Congrès jugée sans relief, a démenti samedi que son parti eut déjà anticipé la défaite. "Je suis confiant dans la volonté des électeurs de nous donner un mandat pour former un gouvernement de rassemblement, favorisant l'équité et l'intégration sociale".

"Le Congrès comprend les besoins des gens, particulièrement les pauvres et les plus défavorisés", a-t-il ajouté.

Les cinq semaines d'élections ont donné lieu à une lutte acrimonieuse, Modi s'en prenant à Rahul Gandhi, à sa soeur Priyanka et sa mère Sonia, présidente du parti.

Modi, fils d'un vendeur de thé âgé de 63 ans, a tourné en dérision Rahul, 43 ans, le qualifiant de "shehzada" (prince réticent) pour son peu d'enthousiasme à prendre le pouvoir.

La famille Gandhi et les leaders du Congrès ont répliqué en accusant le leader du BJP d'incarner la division et de mépriser la minorité des 150 millions de musulmans du pays.

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