Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Obésité: un documentaire choc, "Fed up", dénonce l'industrie alimentaire

Obésité: un documentaire choc, "Fed up", dénonce l'industrie alimentaire

L'industrie alimentaire qui entretient la dépendance au sucre est la principale responsable du fléau de l'obésité qui ronge les Etats-Unis, dénonce le documentaire "Fed Up" sorti ce week-end dans les salles nord-américaines.

Le film de 90 minutes se penche sur cette réalité paradoxale : les Américains n'ont jamais fait autant de sport et n'ont jamais cherché à consommer autant de produits basses-calories et pourtant ils sont deux sur trois à être en surpoids et des générations entières de petits Américains vivront moins longtemps que leurs parents.

La raison? si toutes les politiques de santé publiques menées dans le pays pour lutter contre l'obésité ont toutes été des échecs, c'est parce que les autorités se sont trompées de cible, dit le film. Le responsable de l'obésité n'est pas le manque d'exercice physique mais le sucre.

"L'obésité est un problème depuis 30 ans et nous sommes en train d'atteindre le point de rupture", a expliqué à l'AFP la réalisatrice Stephanie Soechtig lors d'un entretien avant la sortie du film.

"En fin de compte, c'est l'argent qui est au coeur du problème. Il y a beaucoup d'argent en jeu pour l'industrie alimentaire et malheureusement, cela influence les hommes politiques".

Le documentaire, présenté au dernier festival de Sundance, démontre que 80% des produits alimentaires transformés vendus aux Etats-Unis contiennent du sucre ajouté qui agit sur le consommateur comme une drogue, le transformant en véritable toxicomane.

Le problème n'est pas propre aux Etats-Unis. L'organisation mondiale de la Santé tire la sonnette d'alarme au Mexique, en Afrique du Sud, en Arabie Saoudite, au Venezuela ou encore en Jordanie. Dans tous ces pays, 30% de la population est en surpoids ou obèse.

A l'écran, on suit l'existence de trois enfants qui, malgré des régimes et du sport, ne parviennent pas à maigrir car ils sont submergés par de la nourriture riche en sucre ajouté.

A l'école par exemple, on sert de la pizza, des nachos et des hot dogs au déjeuner. Selon le documentaire, la moitié des établissements scolaires en 2012 servaient de la nourriture de fast-food alors qu'en 2006, 80% d'entre elles se fournissaient en produits frais.

La première dame Michelle Obama a fait avancer le débat avec sa campagne "Let's move" et des hommes politiques ont tenté d'obliger l'industrie agroalimentaire à réduire les taux de sucre, concède la réalisatrice. Mais des marques comme Coca-Cola, Pepsi ou encore Pizza Hut n'ont pas disparu des cantines et des couloirs des écoles.

"Ils sont nombreux au gouvernement à essayer de faire quelque chose", dit Stephanie Soechtig, "mais il y a des intérêts financiers en jeu et on s'aperçoit en fin de compte que le gouvernement aujourd'hui préfère faire de l'argent plutôt que de s'occuper des gens", dénonce-t-elle.

La réalisatrice compte sur l'impact du film. "Le message entendu, les gens seront poussés à s'impliquer, à faire des changements dans leur vie et à l'échelle de la société", dit-elle en insistant sur le rôle-clé des parents.

"Nous pouvons changer l'industrie alimentaire en refusant d'acheter leurs produits, en votant pour des hommes politiques qui veulent améliorer la vie", poursuit Mme Soechtig.

"Plus encore que de l'argent, les élus ont besoin de nos voix. C'est le genre de combat que les parents et les enfants doivent mener ensemble. Les enfants sont de futurs électeurs. Tout le monde doit être responsabilisé", dit-elle.

spc-rap/ff

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.