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GB: Les craintes d'une bulle immobilière se multiplient

GB: Les craintes d'une bulle immobilière se multiplient

La Banque d'Angleterre, trois anciens ministres britanniques des Finances et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) figurent parmi ceux qui s'inquiètent du gonflement d'une bulle immobilière au Royaume-Uni, qui pourrait fragiliser la reprise économique du pays.

A la fin avril, les prix de l'immobilier ont affiché pour la première fois en quatre ans une hausse de 10,9% sur un an dans l'ensemble du pays. Et ils ont atteint 18% sur an pour Londres, selon les chiffres de Nationwide, le plus important pourvoyeur de prêts au Royaume-Uni.

Cette flambée a amené les prix à Londres 20% au-dessus de leur plus haut niveau d'avant la crise de 2008, faisant craindre une surchauffe, alors que le coût des logements dans le reste du pays est encore inférieur de 2% au pic d'avant-crise, selon la même source.

Si l'achat immobilier reste une obsession nationale et "le sujet de conversation favori du pays" selon Schroders, un cabinet de conseil en gestion d'épargne, il devient de plus en plus difficile à réaliser.

Dans les années 80, le premier achat immobilier se faisait à 27-28 ans à un prix moyen pour le Royaume-Uni de 17.000 livres (20.800 euros). Aujourd'hui, ce prix moyen s'établit à 146.726 livres (180.000 euros), avec un premier achat à 30 ans.

Si les prix avaient évolué au rythme de l'inflation --qui a plus augmenté que les salaires--, le prix moyen ne serait que de 28.500 livres (35.000 euros), selon la Banque d'Angleterre (BoE).

A Londres, où le monde entier vient acheter des logements dont le prix moyen est de 480.000 livres (590.000 euros), 70% des appartements nouvellement construits dans le centre-ville ont été vendus à des étrangers tout comme 50% des appartements de plus d'un million de livres, selon l'agence immobilière Savills.

Un nouveau record de vente a été atteint ce mois-ci dans la capitale avec l'achat par un Européen de l'est d'un penthouse de 1.500 mètres carrés dans le quartier huppé de Knightbridge pour 140 millions de livres (171 millions d'euros).

Pour calmer ces enthousiasmes étrangers qui risquent de transformer les résidences en simples lieux d'investissements inoccupés, le ministre des Finances George Osborne a annoncé la mise en place à partir d'avril 2015 d'un impôt sur les plus-values pour les non-résidents.

"Nous savons que nous devrions être nerveux par rapport à ce qui se passe sur le marché immobilier", a déclaré la semaine dernière l'économiste en chef de la BoE, Spencer Dale.

Le gouverneur adjoint de la BoE pour la stabilité financière, Jon Cunliffe, a également jugé que l'importante hausse des prix immobiliers était le témoin lumineux clignotant le "plus fort" sur le tableau de bord de la Banque d'Angleterre.

Pour tenter de contenir cette envolée, l'OCDE a appelé à ce que des mesures soient prises pour "garantir le retour à un marché de l'immobilier équilibré".

Elle recommande notamment un durcissement des critères d'attribution du programme gouvernemental d'aide à l'achat "Help to Buy".

Mis en place en avril 2013 en Angleterre, il permet aux acheteurs de ne débourser que 5% de la valeur d'achat du bien (d'un prix maximum de 600.000 livres) qu'ils souhaitent acquérir.

L'acheteur peut alors souscrire un emprunt pour 75% de la valeur du bien et les 20% restant sont fournis par le gouvernement, qui attendra 5 ans avant d'obtenir les premiers remboursements.

George Osborne a défendu ce dispositif qui a permis depuis un an à 19.000 foyers de devenir propriétaires, affirmant avoir "donné les moyens à la Banque d'Angleterre d'intervenir" en cas de surchauffe.

Pointant le manque chronique de logements, nombre d'experts dont trois anciens ministres des Finances britanniques ont cependant estimé que "Help to Buy" aggravait la hausse des prix.

Avec la reprise économique qui se confirme au Royaume-Uni, l'OCDE s'attend en outre à voir la BoE élever les taux d'intérêts directeurs de 0,5% pour les porter à 1% l'année prochaine, ce qui alourdirait un peu plus les remboursements d'emprunts à taux variables qui représentent 52% des prêts britanniques selon l'OCDE. Au risque de voir le nombre de propriétaires insolvables croître.

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