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Yémen: mobilisation à Sanaa après une journée sanglante, calme précaire dans le Sud

Yémen: mobilisation à Sanaa après une journée sanglante, calme précaire dans le Sud

Les forces de sécurité au Yémen étaient samedi en état d'alerte face à d'éventuelles représailles d'Al-Qaïda à une offensive militaire contre le réseau, au lendemain d'une attaque meurtrière contre le palais présidentiel à Sanaa.

Dans la capitale, où des renforts ont été déployés notamment autour des sites gouvernementaux et des ambassades et intérêts étrangers, les forces de sécurité étaient sur le qui-vive. De nouveaux points de contrôle ont été installés autour de Sanaa pour parer à "tout acte terroriste", selon le ministère de l'Intérieur.

La hantise des actes "terroristes" s'est accentuée après une attaque sans précédent attribuée à Al-Qaïda, qui a visé vendredi soir le palais présidentiel à Sanaa se soldant par la mort de cinq militaires selon un responsable des services de sécurité.

L'attaque près du Palais, où le président Abd Rabbo Mansour Hadi ne s'y trouvait pas, a été perpétrée quelques heures après que le ministre de la Défense, Mohamed Nasser Ahmad, a échappé à un attentat dans le sud du Yémen où l'armée mène une offensive d'envergure contre le réseau.

Les forces de sécurité "travaillent 24 heures sur 24 pour intervenir contre tout suspect ou agissement suspect et préserver la sécurité de la capitale", a indiqué le ministère de l'Intérieur vendredi soir sur son site internet.

La violence s'est intensifiée au Yémen depuis la lancement le 29 avril d'une offensive contre le réseau extrémiste et les Etats-Unis ont annoncé mercredi soir la fermeture "jusqu'à nouvel ordre" de leur ambassade au public.

Des sources militaires ont affirmé samedi que la situation était relativement calme dans les provinces sudistes de Chabwa et d'Abyane après l'annonce ces derniers jours par les autorités de la reprise d'importants bastions d'Al-Qaïda.

La situation était "calme samedi matin", ont répondu invariablement des sources militaires à Abyane et Chabwa, interrogées en milieu de journée par l'AFP.

Un responsable militaire, cité samedi par l'agence officielle Saba, a cependant annoncé la mort de "sept terroristes", tués par les forces gouvernementales dans le provinces d'Abyane et de Chabwa", sans plus de détails.

S'adressant vendredi à ses troupes sur les fronts de Chabwa et d'Abyane, le ministre de la Défense a loué "la bravoure" des militaires dans leur offensive contre Al-Qaïda, affirmant que cette "campagne se poursuivra contre les derniers éléments criminels et maléfiques pour extraire cette tumeur cancéreuse" que représente, pour lui, le réseau extrémiste.

"La plupart des combattants d'Al-Qaïda, qui ont pris la fuite devant la progression des forces gouvernementales vers leurs fiefs à Azzan (Chabwa) et Wadi Dhiqa (Abyane) notamment, se sont réfugiés à Al-Kour", un massif montagneux reliant Abyane, Chabwa et la province de Baïda (centre), a indiqué à l'AFP une source tribale.

Le gouverneur de Baïda, Ahmed al-Chaddadi, a d'ailleurs exhorté les habitants de sa province à "coopérer avec les forces de sécurité et à dénoncer tout mouvement suspect de membres des cellules ayant fuit les combats à Abyane et Chabwa".

Dans une déclaration publiée vendredi soir par des médias officiels, M. Chaddadi n'a pas exclu que "les terroristes en fuite (depuis le sud) et les cellules dormantes à Baïda commettent des actes de vengeance".

Le chef militaire d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), Qassem al-Rimi, a récemment menacé de représailles les autorités, accusées de faciliter les attaques de drones américains contre son groupe.

Aqpa, bien implanté dans le sud et l'est du Yémen, est considéré comme la plus dangereuse des branches du réseau par les Etats-Unis, principal allié du Yémen dans la lutte antiterroriste.

Les insurgés d'Aqpa sont régulièrement visés par des attaques menées par des drones américains, dont l'usage a été défendu par le président yéménite.

Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique où la population est fortement armée, est touché par une violence endémique, qui cible notamment ses installations pétrolières, dont certaines ont été encore attaquées cette semaine, le privant d'une part importante de ses recettes.

bur/tm/hj

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