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Ukraine: qui vote pour l'indépendance des "républiques populaires" de Donetsk et de Lougansk ?

Ukraine: qui vote pour l'indépendance des "républiques populaires" de Donetsk et de Lougansk ?

Les référendums prévus dimanche par les insurgés pro-russes de l'Est de l'Ukraine, qualifiés d'"illégaux" par Kiev et la communauté internationale, porteront simultanément sur l'indépendance des "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.

Ils se dérouleront dimanche dans plus d'une douzaine de villes de ces deux régions composant le bassin minier du Donbass, frontalier de la Russie et situé sur la rive septentrionale de la Mer Noire.

Ces villes se trouvent actuellement sous le contrôle des rebelles, qui ne reconnaissent pas les autorités provisoires mises en place à Kiev suite à la chute du président Viktor Ianoukovitch fin février.

Kiev et les Occidentaux ne cachent pas leur crainte de voir se reproduire un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de facto de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie après un référendum, et a provoqué la pire crise diplomatique entre Occident et Russie depuis la fin de la Guerre froide.

Quelque 7,3 millions de personnes vivent dans les provinces concernées par le vote, sur les 45,5 millions que compte l'Ukraine (Crimée comprise).

Environ 70% d'entre eux sont favorables à l'unité de l'Ukraine, même s'ils se déclarent hostiles au gouvernement pro-européen en place à Kiev, selon un récent sondage de l'institut américain Pew Research Centre.

La consultation se déroulera de 05H00 à 17H00 GMT dans les bureaux de vote des villes tenues par les rebelles.

Kiev n'ayant pas fourni les listes électorales officielles, toute personne se présentant aux bureaux de vote pourra voter en justifiant de son domicile.

"Des volontaires seront en charge de la sécurité et surveilleront les bureaux de vote" et s'il est dangereux de voter dans certains endroits pour les gens alors nous déplacerons le lieu de vote", a déclaré samedi Roman Lyaguine, chef de la commission électorale de la république de Donetsk.

La sécurité des bureaux sera assurée par la milice d'autodéfense, la police et les "volontaires", a de son côté annoncé le maire autoproclamé de Slaviansk, autre bastion des rebelles, Viatcheslav Ponomarev. "Je pense que la participation sera de 100%", a-t-il dit.

Le vote ne sera pas surveillé par des observateurs internationaux et son résultat sera donc pour le moins contestable. Les rebelles se disent pour leur part certains que la population approuvera leur projet.

L'Occident a déjà fait savoir qu'il le jugeait "illégal" et ne tiendra donc pas compte du résultat. Il a toutefois exclu toute intervention armée en soutien à l'intégrité de l'Ukraine, qui n'est pas membre de l'OTAN.

Seule la Russie est donc susceptible de reconnaître l'indépendance des deux "républiques populaires", et -peut-être- d'y dépêcher des troupes si les rebelles le demandent.

Une sécession de ces deux régions mettrait à mal ou balayerait peut-être l'élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai en Ukraine pour élire le successeur de M. Ianoukovitch.

L'Occident a fait savoir qu'en cas de non-tenue de ces élections, il amplifierait les sanctions déjà en place à l'égard de la Russie, qui incluraient alors des mesures sectorielles touchant les domaines de la finance, de l'énergie et de l'exploitation minière.

Les actuels leaders de la rébellion pourraient se voir propulsés "présidents" des nouvelles républiques autoproclamées.

Dans la région de Donetsk, le dirigeant le plus probable serait Denis Pouchiline, 33 ans, actuellement coprésident de la "République populaire de Donetsk".

A Lougansk, l'actuel "gouverneur populaire" est Valeri Bolotov, 43 ans, l'un des commandants de "l'armée du sud-est" et ancien parachutiste.

bur-ahe/nm/jr

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