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Les Lituaniens élisent leur président, Dalia Grybauskaite favorite, ferme sur la Russie

Les Lituaniens élisent leur président, Dalia Grybauskaite favorite, ferme sur la Russie

Les Lituaniens votent dimanche au premier tour d'une élection présidentielle dans laquelle la présidente sortante, Dalia Grybauskaite, auréolée par sa fermeté vis-à-vis du grand voisin russe dans la crise ukrainienne, est en bonne place pour remporter son second mandat.

Ouverts à 07h00 locales (04h00 GMT), les bureaux de vote fermeront à 20h00 (17h00 GMT), dans ce pays balte de trois millions d'habitants.

Surnommée la "dame de fer" balte, Mme Grybauskaite, 58 ans, pourrait même être réélue dès le premier tour. Les sondages la créditaient en effet de plus de 50% des intentions de vote, mais tout dépend de la participation: celle-ci doit franchir au 1er tour le seuil de 50% pour que sa réélection soit aussitôt validée.

Après sept heures de vote, la participation atteignait 27%, comme en 2009 quand Mme Grybauskaite avait été élue présidente au premier tour, a indiqué la commission électorale.

Cette élection coïncide avec une montée le l'inquiétude suscitée en Lituanie par les agissements de la Russie en Ukraine et son potentiel militaire grandissant aux frontières de cette ex-république soviétique.

Lors de la campagne électorale, Mme Grybauskaite n'avait pas mâché ses mots en se déclarant "prête à prendre elle-même les armes pour défendre le pays si la sécurité nationale le nécéssite".

"L'avenir de la Lituanie dépend de la décision que chaque citoyen lituanien prend aujourd'hui", a-t-elle affirmé en mettant dimanche son bulletin dans l'urne.

Le principal rôle du chef de l'Etat lituanien est de diriger la politique étrangère et la présidente sortante s'est illustrée pas ses critiques acerbes contre les agissements de la Russie.

Elle a accueilli fin avril en Lituanie les troupes américaines, alors que l'Otan renforçait sa présence dans les pays baltes qui ont passé cinquante ans sous occupation soviétique jusqu'en 1991, avant de rejoindre en 2004 l'Otan et l'UE.

Célibataire, ceinture noire de karaté, cette ancienne commissaire européenne au Budget est connue pour son franc-parler.

"Elle ne retient pas ses coups, elle s'exprime ouvertement et elle sait quels sont les intérêts de la Lituanie", explique à l'AFP Judy Dempsey, analyste de Carnegie Europe.

Parmi ses principaux rivaux figurent le député européen social-démocrate Zigmantas Balcytis et le député travailliste Arturas Paulauskas.

Ils ont fait campagne sur les questions sociales, s'engageant à combattre le chômage et la corruption. Contrairement à Mme Grybauskaite, ils ont plaidé en faveur d'un dialogue avec Moscou.

"Nous devons nouer un dialogue avec la Russie. N'importe quel genre de paix est préférable à une guerre", a insisté M. Balcytis. "Je crois dans ma chance", a-t-il ajouté en votant dimanche.

Mme Grybauskaite avait fermement soutenu le programme d'austérité quand la Lituanie avait basculé dans la crise en 2009, et elle a plaidé pour l'adoption de l'euro en 2015.

La présidente sortante n'est affiliée à aucun parti mais elle est soutenue par les principaux partis d'opposition, les conservateurs et les libéraux, qui ont perdu les élections en 2012 au profit des sociaux-démocrates.

Née à Vilnius sous l'ère soviétique, Mme Grybauskaite a fait ses études à Léningrad, l'actuel Saint-Petersbourg, tout en travaillant dans une usine de pelleterie.

Elle a par la suite enseigné l'économie dans une école du parti communiste à Vilnius.

Avec le retour de ce pays balte à l'indépendance après cinquante ans d'occupation soviétique, elle a commencé une carrière dans l'administration lituanienne, notamment au ministère des Affaires étrangères.

Vice-ministre des Finances puis vice-ministre des Affaires étrangères entre 1999 et 2001, elle a été ministre des Finances de 2001 à 2004. Et quand la Lituanie a rejoint l'UE en 2004, elle été nommée commissaire européenne.

Polyglotte, elle parle anglais, russe, polonais et français, en plus de sa langue maternelle, le lituanien.

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