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Les forces yéménites en alerte après des attaques sanglantes

Les forces yéménites en alerte après des attaques sanglantes

Les forces yéménites étaient en état d'alerte samedi de craintes de nouvelles représailles à une offensive militaire contre le réseau extrémiste Al-Qaïda, au lendemain d'une attaque meurtrière près du palais présidentiel et d'un attentat manqué contre un ministre.

Des renforts ont été déployés autour des sites gouvernementaux et des ambassades et intérêts étrangers à Sanaa, et de nouveaux points de contrôle ont été érigés autour de la capitale pour parer à "tout acte terroriste", a indiqué le ministère de l'Intérieur. "Nos forces travaillent 24 heures sur 24 pour intervenir contre tout agissement suspect".

Après la multiplication des attentats d'Al-Qaïda contre les forces de sécurité, l'armée a lancé le 29 avril une offensive d'envergure pour déloger le réseau de ses repaires dans les provinces de Chabwa et d'Abyane (sud), où elle a repris d'importants bastions et tué des dizaines de combattants. Un responsable a encore annoncé samedi la mort de "sept terroristes" dans le secteur.

De plus, les forces yéménites ont annoncé avoir tué jeudi à Sanaa un chef d'Al-Qaïda présenté comme "l'un des plus dangereux" et recherché pour son implication présumée dans des attentats et des enlèvements d'étrangers.

Face à ces "succès", le ministère de l'Intérieur a mis en garde contre "des actes hystériques et désespérés" d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considéré comme la plus dangereuse des branches du réseau par les Etats-Unis.

Avant lui, le chef militaire d'Aqpa, Qassem al-Rimi, avait menacé de représailles les autorités, accusées de faciliter les attaques de drones contre son groupe menées par les Etats-Unis, principal allié du Yémen dans la lutte anti-terroriste.

La hantise des attentats d'Al-Qaïda s'est accentuée après deux attaques audacieuses.

Vendredi, des hommes armés ont tiré sur un point de contrôle commandant l'accès au palais présidentiel à Sanaa et situé à quelque 700 mètres du bâtiment. Cinq gardes ont été tués mais le président Abd Rabbo Mansour Hadi ne se trouvait pas au palais.

En juin 2011, en pleine révolte contre l'ex-président Ali Abdallah Saleh, le palais présidentiel avait été la cible d'un bombardement attribué alors à des tribus hostiles aux forces du chef de l'Etat contesté, qui avait été blessé.

Vendredi également, des hommes ont ouvert le feu sur un convoi qui transportait le ministre de la Défense Mohamed Nasser Ahmad et deux hauts responsables de la Sécurité, de retour d'un déplacement à Abyane. Tous trois s'en sont sortis indemnes.

M. Ahmad, cité par l'agence Saba, a promis samedi aux habitants des régions "libérées" par l'armée à Chabwa de leur fournir les "aides nécessaires" alors qu'une équipe du ministère de la Santé est arrivée sur place pour s'enquérir des besoins de la population.

La veille, il avait loué "la bravoure" des soldats dans leur offensive contre Al-Qaïda, affirmant que la "campagne se poursuivra (...) pour extraire cette tumeur cancéreuse".

Selon une source tribale, la plupart des combattants d'Al-Qaïda, qui ont pris la fuite devant la progression de l'armée, se sont réfugiés à Al-Kour, un massif montagneux reliant Abyane, Chabwa et la province de Baïda (centre).

Le gouverneur de Baïda, Ahmed al-Chaddadi, a d'ailleurs exhorté les habitants de sa province à "coopérer avec les forces de sécurité et à dénoncer tout mouvement" des combattants en fuite. Lui aussi n'a pas exclu "des actes de vengeance" d'Al-Qaïda.

Aqpa avait su tirer profit de l'affaiblissement du pouvoir central après la révolte contre l'ancien président Saleh pour renforcer sa présence dans le pays, notamment dans les zones tribales du sud et de l'est.

Ses membres sont régulièrement visés par des attaques menées par des drones américains, dont l'usage a été défendu par le président du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique où la population est fortement armée.

L'escalade des dernières semaines a conduit les Etats-Unis à fermer mercredi "jusqu'à nouvel ordre" leur ambassade au public.

Vendredi, le département d'Etat a annoncé que des agents de sécurité de l'ambassade américaine avaient tué en avril deux "individus armés" qui tentaient de les enlever à Sanaa, avant de quitter le pays.

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